Georges St-Pierre traverse l'un des plus durs moments de sa carrière. Alors qu'il croyait être remis d'une blessure subie en octobre, il a annoncé mercredi en souffrir d'une nouvelle, plus sérieuse, qui le mettra sur la touche pendant dix mois et pourrait lui coûter son titre.

Le champion du monde mi-moyen de l'Ultimate Fighting Championship (UFC) s'est blessé à l'entraînement, alors qu'il tentait de résister à une prise de lutte. Il a senti une douleur au genou droit lors de l'impact et a entendu un craquement. Les tests ont confirmé lundi qu'il souffrait d'une déchirure complète du ligament croisé antérieur du genou droit.

«J'ai le coeur brisé. C'est un des moments les plus durs de ma carrière, a dit St-Pierre mercredi soir en conférence téléphonique. Mais on reconnaît les vrais champions à leur capacité de revenir des mauvaises passes.»

Le Québécois, qui devait se battre le 4 février à Las Vegas, a dû annuler sa participation au combat. St-Pierre devra maintenant subir une opération pour reconstruire le ligament croisé antérieur et le ménisque de son genou.

Son médecin, le chirurgien orthopédiste Sébastien Simard, a indiqué qu'il estimait que l'athlète avait 95% de chances de revenir à son plein potentiel d'ici six à neuf mois. «Il a un physique exceptionnel, je suis convaincu qu'il va revenir plus fort qu'avant», a soutenu le médecin. Le retour au jeu sans cesse repoussé du défenseur Andrei Markov illustre toutefois très bien la nature délicate des blessures au ligament croisé antérieur.

Sébastien Simard a par ailleurs répété que la blessure subie en octobre et la plus récente n'étaient aucunement liées.

Georges St-Pierre semblait très peu préoccupé par les spéculations sur sa ceinture. L'UFC a annoncé mercredi que le combat du 4 février allait opposer Nick Diaz à Carlos Condit pour un titre intérimaire des mi-moyens. Celui de St-Pierre pourrait donc fort bien lui être repris.

«Il est écrit dans le contrat que je dois défendre la ceinture une fois par année et je ne pourrai pas le faire avec ma blessure, a annoncé le champion. Alors ça ne me dérange même pas qu'ils m'enlèvent le titre et le donnent à quelqu'un d'autre.»

«Le titre, je n'en ai rien à cirer. Je ne me bats pas pour le titre, je ne me bats pas pour une ceinture en cuir avec une boucle dorée, a continué St-Pierre. Comme on disait en karaté, une ceinture, ça sert à tenir les pantalons. Je ne me bats pas pour ça. Je me bats pour être le meilleur au monde.»

Pendant ces longs mois, privé de ce qu'il aime le plus, l'entraînement, St-Pierre entend réfléchir. Il dit vouloir comprendre comment il peut mieux s'entraîner, améliorer sa technique dans l'octogone, peaufiner sa tactique. Il veut en sortir plus fort mentalement.

«Les gens vont dire 'il est fini'. C'est facile de frapper sur un homme à terre. Mais je vais revenir encore plus fort, a promis St-Pierre. Que mes fans se rappellent de ça : je vais redevenir champion du monde.»