Une semaine après sa résurrection en Coupe du monde, l'Autrichien Mario Matt a signé une seconde victoire consécutive, dimanche, dans le slalom de Kranjska Gora, alors que Jean-Baptiste Grange et Ivica Kostelic n'ont pas bougé d'un pouce dans leur bataille pour le globe.

C'est le champion du monde français qui a fauté le premier, enfourchant dans le mur final de la première manche. «C'est rageant», réagissait Grange. «J'ai fait deux fautes, en haut et en bas, et pourtant j'étais dans le coup. Kostelic (Ante, le père d'Ivica, entraîneur, ndlr) a tracé un parcours plein de pièges et je me suis un peu laissé emporter dans le mur.»

Onzième de la première manche, en position idéale pour accroître ses 36 points de marge sur Grange en tête de la Coupe du monde de slalom, le Croate a pourtant laissé passer sa chance en enfourchant lui aussi peu avant l'arrivée.

Les deux rivaux quittent donc Kranjska Gora sur un statu quo et se retrouveront le samedi 19 mars à Lenzerheide (Suisse) pour la finale avec, en embuscade, le Suédois Andre Myhrer, à 95 points de Kostelic, encore mathématiquement capable de venir jouer les trouble-fête.

Baeck et Kasper, la relève

En attendant, c'est Mario Matt qui a réussi l'opération du jour. Non pas sur le plan comptable, l'Autrichien ne prétendant à aucun accessit de fin de saison, mais plutôt pour achever de regonfler un moral qu'il avait dans les spatules au coeur de l'hiver.

«J'ai connu des moments difficiles en décembre, avouait Matt. Je partais avec des dossards élevés, autour de 50. J'ai pensé parfois à la fin de ma carrière mais j'étais rapide à l'entraînement.»

C'est en janvier, une fois optimisé le réglage de chaussures récalcitrantes, que le champion du monde 2001 et 2007, a recommencé à y croire. Mis sur orbite par une 4e place à Adelboden, il a progressé jusqu'à la consécration de Bansko, dimanche dernier, où, comme en Slovénie, «tout a parfaitement marché».

«Ça faisait deux ans que je n'avais pas gagné. C'est long», reprenait-il. Derrière Matt, 32 ans et ses désormais quatorze victoires en Coupe du monde, les deux seconds ex aequo se faisaient petits.

Arrivés à 9/100 de l'Autrichien, le Suédois Axel Baeck, 23 ans, et l'Américain Nolan Kasper, bientôt 22, avaient des étoiles dans les yeux sur leur premier podium de Coupe du monde.

«C'est fabuleux, ça donne de la confiance pour l'année prochaine», déclarait Baeck tandis que Kasper se disait «honoré d'être si près d'un grand skieur comme Mario, double champion du monde».