À mon arrivée à La Mise Au Jeu du Centre Bell, même si le repas et la conférence de presse devaient avoir lieu au premier niveau, je me suis dirigé vers le deuxième niveau du restaurant. Georges St-Pierre était alors assis dans cette grande salle vide en compagnie de Dana White et quelques autres dirigeants de la UFC (Ultimate Fighting Championship).

Ils attendaient le début de la conférence de presse pendant qu'on servait un repas au premier niveau. St-Pierre, comme un véritable samouraï, avait ce regard fixe qui semblait vouloir transpercer les murs. Vêtu d'un complet avec cravate, il avait ce genre de regard calme et froid très intimidant.

Une vingtaine de minutes plus tard, il est arrivé à la table de la conférence de presse et il avait ce même regard. Son prochain adversaire lors de la présentation de l'UFC 124, Josh Koscheck était beaucoup moins intimidant avec son survêtement sportif.

Poli et déterminé, on semblait être en présence d'un volcan qui fera éruption, samedi soir au Centre Bell, alors qu'il y aura 23 000 spectateurs, un nouveau record nord-américain pour une carte des arts martiaux mixtes.

On a toutefois pu entrevoir des signes de cette source d'énergie lorsqu'un journaliste a parlé de la possibilité d'un combat revanche entre St-Pierre et Koscheck. L'athlète québécois n'a laissé planer aucun doute sur sa détermination.

«Je vais le battre pour une deuxième fois en deux combats. À ce moment-là, il aura une longue échelle à monter avant de penser à revenir près du sommet. Après ce combat, je n'aurai pas à penser à lui pendant longtemps», a déclaré St-Pierre qui avait battu Koscheck par décision unanime, le 25 août 2007, lors de la présentation de l'UFC 69.

«Je fais ce travail dans le but d'être le meilleur. Je veux devenir le meilleur de l'histoire de mon sport. Je sais bien que je n'affronterai pas une cannette de tomates. Tout comme lors de mon dernier combat face à Dan Hardy, Koscheck est parmi les meilleurs combattants au monde», a noté St-Pierre qui présente une fiche en carrière de 20-2.

St-Pierre a défendu son titre des mi-moyens lors de ses quatre derniers combats après avoir repris ce titre en battant Matt Serra, le 19 avril 2008. Serra a d'ailleurs été le dernier adversaire à battre St-Pierre, le 7 avril 2007.

Cette fois-ci, il se battra chez lui devant une foule gagnée à sa cause et surtout une foule hostile pour son adversaire qui a réussi en quelques occasions au fil des ans à énerver le champion.

«Je pense m'être infiltré dans sa tête. De toute manière, la pression repose sur ses épaules puisqu'il doit satisfaire ses partisans. Quant à moi, je suis détendu et je vais avoir du plaisir. D'ailleurs, depuis notre premier affrontement, je suis un meilleur combattant», a rappelé Koschek, auteur d'une fiche de 17-4.

Fait à noter, Koscheck, un athlète originaire de la Pennsylvanie, présente une fiche de 7-1 depuis son combat face à St-Pierre. Son seul revers pendant cette séquence a été une mise hors de combat aux mains de Paulo Thiago.

Son idole de jeunesse

Par ailleurs, le président de la UFC, Dana White, a soulevé l'ire de plusieurs Canadiens lorsqu'il a déclaré que Georges St-Pierre était l'athlète canadien le plus reconnu mondialement.

«Je n'ai jamais parlé de Wayne Gretzky lorsque j'ai fait cette déclaration. Je ne veux rien enlever à Wayne Gretzky, mais c'est tout simplement un fait que GSP est plus connu au niveau mondial», a répété White.

Le principal intéressé a démontré beaucoup de classe lorsqu'on lui a parlé de cette popularité.

«Wayne Gretzky était mon idole de jeunesse. J'aimerais un jour pouvoir dire que j'ai fait autant pour mon sport qu'il en a fait pour le hockey. Je ne suis pas encore rendu à ce niveau-là. Par contre, les arts martiaux mixtes sont connus à l'échelle mondiale tandis que le hockey est limité à certains pays. D'ailleurs, en Asie, c'est la folie surtout aux Philippines», a rappelé St-Pierre.

En terminant, St-Pierre a rappelé qu'il était à son meilleur sous pression : «La dernière fois que je me suis battu à Montréal, la foule était tellement bruyante que l'octogone tremblait. Quant à mon style, cela dépend toujours de l'adversaire».

Koscheck, 33 ans, un spécialiste de la lutte, qui est en grande forme à cinq pieds, dix pouces et 170 livres, se retrouvera donc face à un adversaire plus jeune (29 ans) qui excelle autant à la lutte, au Jiu-jitsu brésilien, à la boxe et à la boxe thaï.