Alexandre Despatie et les Jeux du Commonwealth, l'un ne va pas sans l'autre.

C'est aux Jeux du Commonwealth de 1998, à Kuala Lumpur, en Malaisie, qu'on a découvert ce petit prodige de 13 ans en plongeon, si sympathique et rafraîchissant. Il était alors devenu le plus jeune médaillé de l'histoire de ces jeux grâce à sa victoire à la tour de 10 mètres.

L'adolescent est devenu l'un des athlètes les plus appréciés au Québec. Sa popularité rivalise avec celle des joueurs du Canadien et surpasse celle de son sport, le plongeon.

Les Jeux du Commonwealth, donc, ont en quelque sorte mis Despatie au monde. Et l'homme de 25 ans ne l'a pas oublié alors qu'aura lieu la 19e représentation des anciens Jeux de l'Empire, à New Delhi, en Inde. Ce seront les quatrièmes pour le Lavallois.

Les compétitions s'amorcent lundi et se dérouleront jusqu'au jeudi 14 octobre. Despatie et le reste de l'équipe canadienne de plongeon arriveront au village des athlètes mercredi, en prévision des épreuves qui commencent dimanche dans cette discipline.

«C'est sûr que les premiers (Jeux du Commonwealth) pour moi ont été une étape très spéciale dans ma carrière - dans ma vie, en fait, a indiqué Despatie au cours d'un récent entretien avec La Presse Canadienne. J'étais si jeune, et d'avoir réussi à faire une grande performance à ce moment-là, à atteindre un niveau de maturité en tant qu'athlète à un aussi bas âge, c'est sûr que les Jeux de Kuala Lumpur ont changé ma vie à tous les niveaux.»

Sa victoire, à l'époque, avait surpris et enchanté tout le monde, dont Despatie lui-même.

«On dirait que tout a débloqué, tout allait bien - l'entraînement s'est bien déroulé avant et pendant les jeux, et pendant la compétion j'étais hyper relax, hyper concentré, a-t-il indiqué. Ça été une surprise, mais en même temps ça m'a vraiment amené à un autre niveau de compétition.»

Quand il se souvient de ses premiers Jeux du Commonwealth, Despatie pense d'abord à la journée où il a remporté sa médaille.

«De vivre ce moment-là en équipe, avec tout le monde qui était là, les plongeurs de l'équipe canadienne... Je pense que c'était un moment spécial pour tout le monde. Je le voyais dans les visages, dans les réactions et les émotions des autres.»

L'émotion avait également gagné Despatie.

«Je me souviens très bien de m'être mis à pleurer de joie, a-t-il affirmé. C'est la seule fois, dans toute ma carrière, que ça m'est arrivé.

«Évidemment, c'était un gros... je ne dirais pas un soulagement, parce que je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre. Mais c'était définitivement un moment inoubliable dans la vie d'un petit garçon, dans la vie d'un jeune athlète.»

Pour cette raison, bien qu'ils soient moins importants que les Jeux olympiques et les championnats du monde, les Jeux du Commonwealth continuent d'occuper une place spéciale dans le coeur de Despatie.

«Et ils vont avoir une place dans mon coeur toute ma vie, a-t-il souligné. Là, ce seront mes quatrièmes et probablement mes derniers, donc c'est sûr que je veux faire de ces Jeux-là une autre expérience inoubliable.

«Je veux les vivre en équipe, en savourer chaque moment, me rappeler de toutes ces belles expériences-là, des belles connaissances que j'ai faites pendant les jeux, a ajouté Despatie. Ce sont des moments qui ne reviendront plus, alors je veux en profiter le plus possible en arrivant à New Delhi.»

Ses derniers jeux

Eh oui, les prochains Jeux du Commonwealth seront fort probablement les derniers de Despatie. Déjà. Car après les Jeux olympiques de Londres en 2012, il prendra sa retraite ou adoptera un calendrier de compétitions allégé. Dans ce dernier cas, les jeux regroupant les pays de l'ancien empire britannique ne feraient plus partie de ses priorités. Il aura déjà donné, et amplement à part ça.

«Après 2012, ça va faire 23 ans que je plonge et il va falloir que je commence à penser sérieusement à ce que je veux faire après», a noté celui qui a joué dans le film québécois À vos marques, party!

«Je ne dis pas que c'est officiel que je vais prendre ma retraite après 2012. Mais c'est certain que si je continue après ça, ce sera une année à la fois, pas au même rythme.»

Despatie a indiqué que sa décision va dépendre «de ce qui va se passer ces deux prochaines années, de beaucoup de choses.»

«J'ai toujours cru et je continue de croire qu'on ne peut pas forcer la retraite, a-t-il souligné. Que ça aille bien ou mal, si après les Jeux de 2012 je reviens à la maison et j'ai vraiment encore le goût de plonger, je vais continuer. Si je sens que c'est assez, ça va être assez.»