Patrice Bergeron n'a pas vu la mise en échec sauvage qui a envoyé le jeune Ontarien Ben Fanelli à l'hôpital, souffrant d'une fracture du crâne, et qui a valu une suspension d'une saison au responsable, Michael Liambas.

Mais l'attaquant des Bruins se réjouit de la sévérité de la sanction imposée par Dave Branch, le commissaire de la Ligue de hockey de l'Ontario.

«C'est un pas vers l'avant, mais ce que j'aimerais davantage c'est qu'on enraye complètement ce genre de coup dangereux. On est malheureusement encore loin du but», a dit le joueur de centre des Bruins.

Victime d'une très sérieuse commotion cérébrale et d'une blessure au cou qui aurait pu mettre un terme prématuré à sa carrière au début de la saison 2007-2008, Bergeron avait effectué une grande sortie pour dénoncer les coups comme celui que lui avait asséné Randy Jones, des Flyers de Philadelphie.

Une sortie qui n'a rien réglé, comme on l'a vu depuis le début de la saison avec des mises en échec assénées à la tête. Des mises en échec qui sont demeurées impunies comme celles de Mike Richards, des Flyers de Philadelphie, à l'endroit de David Booth, des Panthers de la Floride, et d'Andrew Ladd, des Blackhawks de Chicago, aux dépens de Matt D'Agostini, du Canadien, qui ratait une troisième partie consécutive hier.

«La Ligue doit intervenir en imposant des sanctions, mais c'est nous, les joueurs, qui avons la solution entre les mains. Les gars disent toujours qu'ils ne voulaient pas blesser leur adversaire lorsqu'un joueur ne se relève pas. Mais ils devraient y penser avant. Nous devons prendre nos responsabilités et on réduirait de beaucoup les coups à la tête si on affichait plus de respect entre nous», a plaidé Bergeron, qui n'a rien contre les mises en échec.

«Le hockey demeure un sport rude. C'est normal. Les mises en échec font partie du jeu, mais elles doivent aussi être utiles et légales. Frapper un gars pour lui enlever la rondelle, ou le ralentir en entrée de zone, c'est normal. Mais quand le gars n'a pas la rondelle, quand il a le dos tourné, quand il ne nous voit pas venir, ce n'est pas la même chose du tout», a expliqué Bergeron.

Les Bruins avant les JO

Premier compteur des Bruins avec huit points (4 buts, 4 passes), Patrice Bergeron s'impose comme le leader de son club en l'absence de Marc Savard, pierre angulaire de l'attaque depuis son arrivée à Boston.

L'entraîneur-chef Claude Julien a d'ailleurs soutenu plus tôt cette semaine que son jeune joueur de centre devrait être considéré par Steve Yzerman et les autres dirigeants d'Équipe-Canada en vue des Jeux de Vancouver.

«Je n'étais pas au courant de cette remarque de Claude. C'est flatteur. Mais il y a tellement de bons joueurs de centre qui se battent pour un poste avec Équipe-Canada que le simple fait d'être considéré serait un honneur.»

Mais avant de penser aux JO, Bergeron pense aux Bruins et aux solutions à apporter pour relancer l'attaque.

«On ne marque pas assez de buts. C'est évident qu'on est vulnérables au centre à la suite de la perte de Savard et de Krejci. Aussi, l'absence de Milan Lucic enlève une dimension à notre club, mais on doit traverser cette période d'adversité en affichant du caractère. Même si on ne marque pas assez souvent, on joue quand même bien. On obtient des occasions. Il faudrait juste qu'on arrête de frapper des poteaux et ça améliorerait pas mal nos chances.»