C'est bien pour dire. Après cinq matchs, les Giants avaient une fiche de 5-0. Après huit matchs, ils ont une fiche de 5-3. Mais alors, que s'est-il passé? Il s'est passé que les Giants sont revenus sur terre, et pas à peu près. La claque de 40-17 encaissée à Philadelphie, hier, en est juste une autre preuve.

Tous ceux qui disaient que les Giants se sont gonflé une belle fiche immaculée face à des clubs de deuxième ordre doivent trouver ça pas mal drôle. Au cours des trois dernières semaines, les New-Yorkais ont affronté tour à tour un club de pointe (les Saints), un bon club (les Cards), et un autre bon club (les Eagles, hier). Trois matchs, trois défaites. Tiens tiens...

J'insiste: contre les clubs minables, les faiblesses des Giants n'étaient pas si évidentes. Contre des clubs sérieux, par contre, les faiblesses deviennent évidentes rapidement. Je pense à cette tertiaire, surtout, qui a donné quelques jeux importants aux Eagles. En fait, c'est la défense tout court qui est en passe de s'effondrer; hier, les Eagles ont récolté 180 verges au sol...

Le problème, il est là. Tout le système des Giants est centré sur une défense qui étouffe l'adversaire. Si ça n'arrive pas, c'est tout le reste qui bascule. Parce que les Giants ne peuvent pas demander à cette attaque de combler des retards de 14 points ou plus.

On l'a bien vu hier. Contre des Eagles en grande forme, les Giants ont dû ouvrir le jeu. Résultat? Eli a fini sa journée de travail avec une cote d'efficacité de 55,7, et deux interceptions. En plus, Eli a dû tenter 39 passes et ça, ce n'est pas le style des Giants. Vraiment pas.

La grande question, maintenant: ça va prendre quoi pour que les Giants se replacent? Si j'étais de mauvaise foi, je dirais que les Giants ont besoin d'une couple de matchs contre les Redskins et les Lions pour se replacer, mais bon. Précisons ici que le calendrier des trois prochaines semaines est loin de leur être favorable: les Chargers, les Falcons, et les Broncos seront sur leur chemin. Les hommes en bleu ont donc de très bonnes chances de se retrouver à 5-6...

Dire qu'ils semblaient avoir le titre de leur division en poche il n'y a pas si longtemps. À ce rythme, ils vont être chanceux de participer aux séries.

Les G-Men ont donc de la grosse compagnie dans l'Est. Les Eagles, bien sûr, mais aussi les Cowboys, qui jouent enfin comme ils en sont capables, une première depuis environ deux ans dans leur cas.

Bien sûr, ils ont juste battu les Seahawks hier, mais ils les ont surtout humiliés, et c'est en plein ce que les bons clubs font: ils humilient les plus faibles.

On a souvent dit que ces Cowboys-là n'ont pas de caractère... On en saura plus dimanche soir prochain, quand les Boys vont aller à Philadelphie pour retrouver les Eagles. Si les gars de Dallas reviennent de là avec une victoire, il faudra les prendre au sérieux. Enfin.

Alors, Brett Favre? Bien sûr, les fans l'ont hué à son retour au Lambeau Field, hier après-midi. Des huées, oui, mais rien de bien excessif. Rien à voir, par exemple, avec l'accueil réservé par les bonnes gens de Philadelphie à Terrell Owens lors de son premier match là-bas habillé en Cowboy... Évidemment, les gens de Philly sont un peu moins polis que ceux de Green Bay, n'est-ce pas?

Le plus drôle, c'est qu'à sa première série sur le terrain, une caméra de Fox a capté le clin d'oeil du vieux Brett à un coéquipier. Comme pour dire, bon, pas de problème, on peut jouer au football maintenant...

Ce qu'il a fait. Pendant qu'Aaron Rodgers ne complétait que cinq passes en première demie pour les Packers, le Brett en a complété deux fois plus, en plus de lancer une passe de touché. Ses Vikings ont pris la pause avec une avance de 17-3... En début de troisième quart, après la deuxième passe de touché de monsieur la légende sur 51 verges, c'était 24-3 Vikings, et ça avait l'air pas mal tranquille dans la place. Début troisième quart, les huées visaient plutôt l'équipe locale... qui s'est plutôt bien replacée par la suite, disons-le.

Les visiteurs ont finalement prévalu 38-26.

Mais bon, vous savez quoi? Quand le Brett va revenir à Lambeau pour le retrait de son numéro 4 (quand il aura pris sa véritable retraite, sans doute vers 2037), tous les fans des Packers vont se lever d'un coup pour l'applaudir. Parce que 16 belles années comme ça, ça ne s'oublie pas.