C'est un Jacques Demers amaigri de 43 livres qui s'est confié au Réseau des Sports, via une vidéo diffusée sur son site internet mardi, racontant qu'il était passé très près de la mort au début du mois de juillet.

Opéré d'urgence pour une hernie près du nombril le 29 juin à Ottawa, les choses se sont compliquées six jours plus tard. En raison d'une erreur humaine, une incision avait été faite sur une petite partie de ses intestins, ce qui a mené à un empoisonnement dans tout son corps.

«J'avais vu qu'il y avait quelque chose d'anormal et les médecins ont rapidement réagi. J'ai dû subir une opération d'urgence. Je ne savais pas exactement ce qui se passait, mais je commençais à en prendre conscience en voyant qu'il y avait beaucoup de monde autour de moi», a raconté l'ancien entraîneur de la LNH avec une voix plus faible que celle qu'on lui connaît.

Pendant qu'il subissait une opération qui avait carrément pour but de lui sauver la vie, son médecin, le Dr David Mulder, son frère Michel et son épouse Debbie ont tous reçu un appel bouleversant, celui qui leur demandait de rester près du téléphone parce que M. Demers se trouvait entre la vie et la mort.

«Debbie était seule à la maison à Hudson. Ça fait souffrir de recevoir cet appel, ça «magane» n'importe quel individu», a dit celui qui fêtera son 66e anniversaire de naissance le 25 août.

À son réveil, une fois qu'il a pris connaissance de l'ampleur de la situation, il n'a pu s'empêcher de penser à sa conjointe, ses proches et ses enfants, qui habitent aux États-Unis. C'est d'ailleurs ce qu'il a trouvé le plus difficile.

«Ma deuxième réaction a été de remercier le Bon Dieu de m'avoir donné une deuxième chance. J'en parle souvent, mais c'est sincère, j'ai remercié Sainte-Anne de m'avoir gardé. C'était rendu à ce point-là.»

Celui qui a longtemps été analyste de hockey à RDS et à CKAC Sports est toujours en convalescence. Sa plaie est toujours ouverte et une infirmière lui rend visite tous les matins. Il ne reprendra pas ses activités avant trois mois, ce qui signifie qu'il devrait rater la rentrée du Sénat qui doit avoir lieu le 28 septembre.

Après avoir vécu toute une vie à 100 milles à l'heure, Jacques Demers voit maintenant les choses d'un autre oeil.

«Il y avait toujours quelque chose dans ma tête, j'étais toujours au travail, au golf, dans un souper, il y avait toujours un téléphone qui sonnait. Ceux qui sont passés par là vont comprendre. Aujourd'hui, je suis un homme différent. Ça fera un mois le 5 août. Je suis toujours en convalescence, et dans un état pas très agréable.»

Il admet même qu'après avoir passé des années à motiver ses joueurs et à être de nature positive, c'est maintenant l'infirmière qui s'occupe de lui qui joue ce rôle à ses côtés.

«Elle me réconforte, c'est comme un "boost". Elle me donne un coup de pouce extraordinaire. Je ne la connaissais pas avant, mais je dois avouer qu'elle me motive drôlement», a-t-il conclu.

Demers est le dernier entraîneur-chef à avoir remporté la coupe Stanley avec le Canadien de Montréal, lors de la saison 1992-1993.