La date limite des échanges dans la LNH est moins loin qu'on pense.

Même période de l'hiver, un 3 mars, comparativement au 4 mars l'an dernier, à la différence qu'il y aura une pause de deux semaines en février pendant les Jeux olympiques. Les directeurs généraux auront donc 15 jours d'évaluation de moins avant de passer à l'action.

La tendance des dernières années se maintient dans la LNH, côté transactions, cette saison. Très peu de mouvement de joueurs depuis octobre, ce qui ne devrait pas empêcher les équipes de bouger lors de la journée limite. Vingt-deux échanges ont été conclus l'an dernier le 4 mars, et sept autres l'ont été dans les semaines qui ont précédé.

 

Dans un camp, les équipes de fond de classement, les «vendeurs», et dans l'autre, les clubs qui aspirent au championnat, les «acheteurs». Les vendeurs en profitent pour liquider d'éventuels joueurs autonomes qui ne devraient pas revenir avec le club la saison suivante; les acheteurs s'y intéressent davantage en fin de saison parce qu'il ne reste plus que cinq semaines de paye à leur contrat, ce qui est donc moins contraignant pour la masse salariale.

Voyons un peu le portrait à l'approche de cette date importante.

Les vendeurs sûrs? Résolument les Hurricanes de la Caroline, qui ne sont plus dans la course et qui ont quelques vétérans intéressants à offrir à un club qui cherche un peu de profondeur à court terme. Qu'on songe au meilleur compteur de l'équipe, Ray Whitney, 37 ans, qui totalise 32 points en 44 matchs après en avoir amassé 77 l'an dernier. À moins d'un surprenant revirement, il est parti. Matt Cullen, 33 ans, est un bon joueur de troisième trio qui peut amasser une quarantaine de points par année, assez solide lors des mises en jeu. Les Hurricanes chercheront aussi à se débarrasser de leur capitaine, Rod Brind'Amour, qui joue un rôle plus effacé cette année, mais Brind'Amour doit encore toucher 3 millions l'an prochain et sa moyenne salariale à comptabiliser au sein du plafond est de 3,6 millions. Il faudra un miracle pour trouver un preneur.

Nos amis de Toronto devraient être vendeurs eux aussi, puisqu'ils sont désormais à neuf points du huitième rang. Le joueur le plus intéressant, le défenseur Tomas Kaberle, a pris les devants: il ne renoncera pas à sa clause de non-échange parce qu'il tient à demeurer avec les Leafs. On se demande d'ailleurs pourquoi Brian Burke voudrait l'échanger. Lee Stempniak, Alex Ponikarovsky, Wayne Primeau, Jamal Mayers et le gardien Vesa Toskala auront droit à l'autonomie complète à compter du 1er juillet et leurs noms circulent fréquemment dans les rumeurs de transactions. Toskala pourrait s'avérer une bouée de sauvetage correcte pour un club qui ne possède pas de gardien auxiliaire de qualité (ou expérimenté), comme les Flames de Calgary, les Coyotes de Phoenix, les Rangers de New York ou les Sharks de San Jose. Burke voudra sans doute trouver un nouveau club à Jeff Finger, mais avec un contrat qui s'étend encore sur deux ans à un salaire moyen de 3,5 millions, il doit lui-même ne plus avoir d'illusions.

Les Oilers d'Edmonton se trouvent eux aussi dans le camp des vendeurs. Déjà qu'ils pourront probablement repêcher parmi les trois premiers en raison de leur piètre position au classement, ils pourraient ajouter quelques choix à leur liste. Mais les joueurs intéressants à offrir en vue des séries éliminatoires ont encore des années de contrat en poche. Edmonton voudra sans doute échanger Sheldon Souray ou Lubomir Visnovsky, deux défenseurs offensifs qui sont les mieux payés de l'équipe. Ils en ont assez d'un, puisque le club est bien garni en défenseurs. Souray a fait le contraire de Kaberle: il se dit prêt à renoncer à sa clause de non-échange. Dans ses rêves, il se voit dans l'uniforme des Kings de Los Angeles ou des Sharks de San Jose...

Sinon, attendons de voir dans quel camp se rangeront les Blue Jackets de Columbus, les Blues de St. Louis, les Stars de Dallas et les Ducks d'Anaheim (ces derniers sont-ils en train d'effectuer une autre spectaculaire remontée au classement?).

Et il y a toujours les gros noms. Kovalchuk signera-t-il sa fameuse entente avec les Thrashers? Qu'adviendra-t-il de Vincent Lecavalier? Dans le cas des joueurs disposant d'imposants contrats comme c'est le cas pour Lecavalier, les échanges surviennent au cours de la saison morte, à quelques exceptions près.