Si la sélection olympique de Jessica Dubé et Bryce Davison est entendue, la lutte pour la deuxième place chez les couples s'annonce comme l'une des plus serrées des championnats canadiens de patinage artistique de London.

Anabelle Langlois et Cody Hay ont remporté la première manche, hier après-midi, s'installant même en tête devant les favoris Dubé et Davison à l'issue du programme court. Dubé a lourdement chuté sur le triple Salchow côte à côte, causant la perte des champions en titre.

 

Les paires Meagan Duhamel-Craig Buntin et Mylène Brodeur-John Mattatall, qui s'entraînent ensemble à Saint-Léonard, pointent respectivement au troisième et au quatrième rang.

À peine cinq points départagent les quatre premières places. «On ne peut pas encore faire la fête parce que demain (aujourd'hui), c'est une autre journée importante», a prévenu Langlois.

La petite patineuse de Gatineau est bien placée pour le savoir. Aux sélections olympiques de 2006, le couple nouvellement formé avait surpris en finissant deuxième du programme court. Deux chutes de Langlois au proramme libre avait toutefois repoussé le duo au quatrième rang, ouvrant la voie à Dubé et Davison. Ces derniers ont ainsi pu participer à leurs premiers Jeux à Turin avant leur médaille de bronze surprise aux Mondiaux de Göteborg, en 2008.

Langlois, 28 ans, s'était pour sa part classée 12e aux Jeux de Salt Lake City, en 2002, avec son ancien partenaire Patrice Archetto. Ils s'entraînaient à Edmonton avec les futurs champions olympiques Jamie Salé et David Pelletier. L'année suivante, ils ont pris le cinquième rang aux Mondiaux de 2003 à Washington.

Après une rupture en 2005, Langlois a jeté son dévolu sur Hay, ancien élève qu'elle entraînait à Edmonton.

Un peu justes pour Turin, Langlois et Hay ont connu du succès par la suite, allant même jusqu'à défaire Dubé et Davison aux Championnats canadiens de 2008. Or, l'été suivant, une fracture du péroné subie par Langlois a sapé leur saison et la préparation espérée pour Vancouver.

La convalescence a été compliquée. En février dernier, Langlois a même dû se soumettre à une deuxième opération pour retirer des tiges de métal qui, sentait-t-elle, nuisait à sa guérison.

Limitée par les médecins, Langlois admet que les moments de découragement ont été nombreux. Lors d'un entraînement à Edmonton, en mai, Jamie Salé a même enfilé les patins pour stimuler son amie. Autorisée à reprendre les sauts à l'été, Langlois se demandait comment elle y arriverait. Septembre a été particulièrement difficile. «Je pleurais après chaque session. Ç'a été un bout dur», confiait-elle plus tôt cette semaine. Aujourd'hui, espère-t-elle, ce seront des larmes de joie.