Comment? On parle déjà de Super Bowl à la deuxième semaine de jeu, alors que rien, mais rien, n'est encore décidé? Mais si. En fait, ce n'est pas moi qui parle de Super Bowl, mais bien le gros Kris Jenkins, plaqueur des Jets de New York.

Cette semaine, Jenkins a déclaré que le match de ses Jets, demain contre les Patriots, serait le Super Bowl de son équipe. Rien de moins.

 

Avant d'exiger un contrôle antidopage de Kris Jenkins dès maintenant, respirons un peu par le nez, et analysons froidement la situation. Les Jets sont invaincus (ils n'ont joué qu'une seule fois, mais ils sont invaincus quand même), et si jamais ils parvenaient à battre les puissants Pats demain, alors là, imaginez un peu ce que cela ferait au «mental», comme on dit dans la LNH. Plus de complexe d'infériorité. Plus de doutes. Rien. Juste la certitude de pouvoir rivaliser avec la meilleure équipe de la division.

C'est pour ça que Kris Jenkins a parlé de Super Bowl. Parce que pour les Jets, le match de demain est déjà d'une importance capitale. Déjà.

Évidemment, les Jets auraient pu se la jouer modeste un peu plus. Après Jenkins, c'est Kerry Rhodes, un demi de sûreté, qui s'est fait aller la trappe, en affirmant que les Jets allaient chercher à humilier les Patriots. Chercher à frapper Tom Brady aussi. Paraît que Bill Belichick, l'homme aux mille capuchons, s'est empressé de transmettre les déclarations des Jets à ses gars le lendemain...

Remarquez, Belichick a ses propres problèmes. L'échange de Richard Seymour le fait mal paraître. En plus, le jeune secondeur Jerod Mayo, recrue de l'année en défense la saison dernière, est blessé au bas du corps. Pour combien de temps? Mystère, mais certains parlent d'une absence de plusieurs semaines...

Au bout du compte, les déclarations des Jets ne feront pas la différence sur le terrain; en fait, c'est plutôt la défense des Jets qui pourrait la faire. Cette défense a été implacable contre les Texans il y a une semaine, et l'entraîneur Rex Ryan, un ancien des Ravens, tente visiblement d'implanter une nouvelle mentalité chez les hommes en vert. Une mentalité de violence et d'intimidation qui rappelle celle des Ravens, justement...

En attendant, c'est clair, les nouveaux Jets veulent être pris au sérieux. Pour y arriver, quoi de mieux qu'une victoire demain face aux Pats?

Parlant de clubs qui veulent être pris au sérieux... Les Cowboys de Dallas, à qui les experts accordaient le troisième rang de leur division, reviennent d'un beau voyage à Tampa. Beau voyage parce qu'ils ont gagné sans Terrell Owens, un type que l'on disait irremplaçable.

Maintenant, c'est l'heure du grand défi: remettre ça contre une équipe plus sérieuse, c'est-à-dire les Giants de New York.

Les Cowboys ont ouvert leur saison contre des Bucs tout mêlés en défense. La défense des Giants va sans doute être un peu moins mêlée. Avec le retour du solide Osi Umenyiora sur la ligne, la défense des G-Men est peut-être la meilleure du football américain.

Tout ça pour dire que cette fois, les Cowboys et Tony Romo n'auront droit à aucun jeu «gratis» contre les Giants. Les Cowboys pensent pouvoir surprendre toute la ligue avec leur formation à deux ailiers rapprochés, surtout en envoyant le gros Martellus Bennett au poste d'ailier éloigné. La stratégie a marché face aux Bucs, mais j'ai bien hâte de voir ce qui va se produire contre les Giants.

Il y a un autre grand point d'interrogation chez les Boys: cette défense contre la course, qui s'est révélée pleine de trous face aux Bucs. Voilà en plein le genre de petit détail qui ne pardonne pas contre un club aussi solide que les Giants...

En passant, le match de demain soir sera le premier au tout nouveau Cowboys Stadium, qui a coûté à peu près aussi cher que notre fabuleux Stade olympique. Tenez, eux aussi ont un trou dans la toiture. La différence, c'est que dans le cas du Cowboys Stadium, le trou dans la toiture est volontaire.

Un match à ne pas rater, donc. Surtout pour voir si Mat McBriar, le botteur des Cowboys à la jambe de feu, va envoyer un ballon sur l'écran géant.