Les autorités du soccer français, la Ligue de football professionnel (LFP), veulent que le foot français retrouve sa gloire passée sur la scène internationale. La LFP a donc décidé de faire jouer dorénavant sa Supercoupe nationale à l'étranger. Après avoir envisagé une vingtaine d'endroits, Montréal a été choisi, a dit à La Presse, hier, le président de la LFP, Frédéric Thiriez. «Le coeur a parlé mais aussi le professionnalisme de Joey Saputo «, a-t-il ajouté.

Depuis 1997, le Trophée des champions lance la saison de soccer en France. Il oppose l'équipe française qui a remporté le Championnat de France (la Ligue 1) à

 

celle qui a remporté la Coupe de France.

Cette année, les Girondins de Bordeaux sont champions de France, après sept ans d'hégémonie de l'Olympique lyonnais. Et, surprise, c'est une équipe de deuxième division, les Bretons de l'En Avant Guingamp, qui a gagné la Coupe de France.

La LFP veut faire la promotion du soccer français. Il en a bien besoin. La France a doublé cette année ses ventes de droits audiovisuels du soccer français à l'étranger (18 millions d'euros) mais elle part de loin.

La Premier League anglaise amasse 800 millions d'euros de droits de retransmission chaque année.

En conférence de presse, hier, l'entraîneur des Girondins, Laurent Blanc, un des Bleus auréolés en 1998, a reconnu que le soccer français n'a pas le niveau des nations voisines sur le plan des clubs. Il a évoqué le retard de la France pour les droits de transmission mais il a ajouté que les clubs français ont du mal à rivaliser avec les grands clubs européens, souvent bien plus riches, donc capables d'acheter de meilleurs joueurs.

Le président Thiriez trouve que le système est injuste. «La dette des clubs espagnols ou italiens atteint plus de 3,5 milliards d'euros, dit-il. Nous, en France, les dettes cumulées représentent à peine 100 millions.» Selon lui, la suprématie des clubs anglais, espagnols et italiens est liée à cette dépense

massive d'argent. Il estime qu'il faut un système plus juste, comme cela existe dans le hockey en Amérique du Nord. Il compte sur Michel Platini, ancien joueur et président de l'Union européenne de football (UEFA) pour réformer le système.

«Michel Platini parle de franc-jeu financier, c'est ce qu'il nous faut, l'appliquer à l'Europe, dit M. Thiriez. Sinon, le système n'est pas loyal.»