Il y a deux composantes au Combine qu'organise chaque année la Ligue nationale: les entrevues, qui permettent aux équipes de se faire une idée de la personnalité d'un joueur, ainsi que les tests physiques, qui leur permettent de récolter une banque d'informations.

«Le Combine, c'est la première fois que tu rencontres la personne et non le joueur», résume Steve Tambellini, le directeur général des Oilers d'Edmonton. Pour ce dernier, les entrevues permettent de voir comment les jeunes sont en mesure de formuler des réponses et, dans certains cas, d'y déceler du leadership.

 

Mais tous les DG ne voient pas les choses du même oeil. «Je ne suis pas sûr du tout qu'il y ait un lien entre la façon de s'exprimer d'un joueur et la qualité de son jeu, s'objecte Paul Holmgren, des Flyers de Philadelphie. Alors je ne porte pas attention à ces choses-là. Pour ma part, il y a certains de ces joueurs que je vois pour la première fois. Alors c'est surtout de mettre un visage sur un nom.»

Rick Dudley, l'adjoint du DG Dave Tallon à Chicago, se souvient que le processus d'entrevues était beaucoup plus angoissant autrefois. «Les personnalités grégaires s'en tiraient bien, mais les plus réservés - qui se retrouvaient pour la première fois devant des dirigeants d'équipes - devenaient extrêmement nerveux. Je sais qu'à leur âge, j'aurais été le pire de la bande», confie Dudley, qui a évolué avec les Sabres de Buffalo dans les années 70.

«De nos jours, les jeunes sont pas mal bons en entrevue. Ils sont bien préparés, soutient Dudley. Ils essaient d'être honnêtes et candides, mais ils doivent surtout dégager qu'ils aiment ce qu'ils font!»

De l'info pour l'avenir

Selon Dudley, les équipes doivent déjà avoir une bonne idée de la détermination, du caractère et de l'ardeur au travail d'un joueur avant qu'il ne se présente au Combine. «Autrement, dans le cadre d'une seule entrevue, tu peux facilement te faire berner.»

Brian Lawton, le DG du Lightning de Tampa Bay, s'attarde à un autre élément. «On veut jauger leur désir et leur motivation, mais on veut aussi s'informer de ce que j'appelle leur «opportunité», explique Lawton. Par exemple, de quel programme sont-ils issus? Qui est leur coach? C'est important de comprendre dans quel genre d'environnement chacun de ces jeunes-là se développe.»

Quant aux évaluations physiques, elles constituent à la fois un point de départ et d'arrivée. Elles permettent de mesurer la progression d'un jeune dans la dernière année, mais surtout d'offrir une base de données que les équipes pourront consulter.

«On sait que ces jeunes de 17 ou 18 ans vont devenir plus gros et plus rapides, mais cela nous permet d'établir une échelle de base, explique Paul Holmgren. Si l'on repêche un certain joueur, ça va nous donner de l'information de façon à suivre sa progression. Mais c'est sûr que le résultat d'un joueur aux poids et haltères n'a pas beaucoup d'incidence sur notre opinion globale!»