Après une carrière de plus de 30 ans comme entraîneur de club, Michel Larouche partage maintenant ses vastes connaissances avec tous les entraîneurs et plongeurs canadiens. Rencontre avec le nouvel entraîneur-chef national de Plongeon Canada.

Devenir le meilleur entraîneur de plongeon au Canada. Coché. Faire du club CAMO l'une des meilleures structures d'entraînement au monde. Coché. Appliquer la recette au plan national afin de créer un système qui perpétuera les succès du Canada sur la scène internationale. Michel Larouche y travaille.

 

Après 23 ans au club de plongeon CAMO, Larouche a embrassé une nouvelle carrière, l'automne dernier: entraîneur-chef national de Plongeon Canada, un tout nouveau poste au sein de la fédération.

«Mon rôle est comparable à celui d'un consultant. Je participe autant à l'éducation des entraîneurs qu'au développement des athlètes comme tel», a résumé Larouche, interviewé hier matin en marge de la Coupe Canada de plongeon.

Le passage de Larouche à la fédération canadienne ne l'a pas transformé en fonctionnaire bureaucrate, ce serait bien mal le connaître. L'ancien coach d'Alexandre Despatie est constamment sur le bord des bassins, de Terre-Neuve à la Colombie-Britannique, et il porte plusieurs chapeaux.

Un plongeur junior est bloqué sur un élément technique? Larouche est invité à intervenir. Un club a besoin de conseils pour mieux se structurer? Larouche est appelé à la rescousse. Plongeon Québec cherche un entraîneur pour une clinique sur le «travail de la planche» ? Larouche répond présent.

S'il admet que l'adrénaline de la compétition lui «manque un peu», Larouche affirme que l'accueil qu'il a reçu un peu partout au pays compense amplement. «C'est super gratifiant, dit-il. Les gens me disent qu'ils apprécient ce que je fais et qu'ils trouvent ça extraordinaire. Je reçois des courriels après les cliniques. C'est très motivant.»

Larouche, qui possède une expérience de plus de 30 ans dans le métier, est perçu comme un allié plutôt qu'un rival par les autres entraîneurs. Il dit n'avoir rencontré «aucune» résistance. «Je suis accueilli à bras grand ouverts», soutient celui qui n'écarte pas un retour aux compétitions internationales à compter de la saison prochaine.

Cette semaine, Larouche conseille Kevin Geyson, l'un des meilleurs plongeurs canadiens à la tour de 10 mètres. L'athlète de Winnipeg souhaite améliorer la qualité de ses ouvertures. Hier, en préliminaires, il a connu toutes sortes d'ennuis, se contentant du 14e et dernier rang.

Larouche jette également un oeil à Kelly MacDonald, qui faisait partie de l'élite canadienne quand elle a quitté le sport prématurément, en 2007. «Elle a éprouvé des maux de dos et elle avait un petit blocage psychologique», explique Larouche au sujet de la plongeuse d'Edmonton, qui effectue un retour à l'âge de 20 ans. «Elle est très, très talentueuse. Avec Émilie (Heymans) et Jennifer (Abel), ça fera un trio d'enfer au 3 mètres», ajoute l'entraîneur.

Optimiste pour Londres 2012

Après plusieurs mois à parcourir le pays, Larouche est optimiste quant aux chances du Canada de se maintenir parmi les nations dominantes. «Les perspectives d'avenir sont excellentes, juge-t-il. On est très bien positionné pour les Jeux olympiques de 2012.»

Larouche appuie son analyse sur les résultats obtenus lors des derniers championnats canadiens de Calgary, en février. «Par exemple, au 10 mètres, des filles comme Roseline Filion et Meaghan Benfeito sont au même niveau qu'Émilie au début du dernier cycle olympique, en 2004. Ça, c'est intéressant. Elles devront poursuivre leur progression parce qu'il est certain que le niveau sera encore plus fort dans quatre ans. Mais c'est bien parti.»

Sur un plan plus global, Larouche estime qu'il faudra une bonne dizaine d'années avant de pouvoir roder une structure de développement canadienne. Le principal défi est une pénurie d'entraîneurs alors que le nombre de plongeurs augmente au pays. «Le plus important est la stabilité au niveau des entraîneurs. Quand le roulement est trop important, tu perds la vision, les fondations d'un club», insiste-t-il. On peut compter sur ce passionné pour apporter sa contribution.