Après 82 ans à dribbler un peu partout sur la planète dans leur uniforme bleu blanc rouge, les Harlem Globetrotters sont encore là. Et ils s'arrêtent au Centre Bell aujourd'hui à 14h.

Au bout du fil, Moo Moo Evans a l'air d'être un joyeux drille. Il blague, il raconte ses histoires d'un ton sympa, et il vous explique même pourquoi on l'appelle encore Moo Moo à l'âge de 26 ans. «Depuis que je suis gamin, je bois entre deux et trois galons de lait par semaine, dit-il. Je touche du bois, je n'ai jamais eu des problèmes avec mes os de toute ma vie...»

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Les drôles de surnoms comme Moo Moo sont une tradition dans l'univers comique des Harlem Globetrotters. Comme le coup du seau d'eau au visage de l'arbitre ou le fameux «Magic Circle» et les tours de magie qui s'en suivent. Au fil du temps, de nombreux Globetrotters - dont le presque légendaire Curly Neal - ont fait rire les enfants du monde.

C'est aujourd'hui au tour de Moo Moo Evans et ses coéquipiers, qui vont disputer plus de 300 parties sur la planète cette année.

«Nous sommes conscients de l'histoire des Globetrotters, ajoute-t-il. Les gars qui ont porté l'uniforme avant nous ont été des innovateurs, avec les dunks, entre autres. On leur parle tout le temps, plusieurs anciens sont encore dans l'entourage de l'équipe. En même temps, nous essayons d'ajouter de trucs bien à nous, nous essayons de créer des choses différentes chaque soir. Le plus important, c'est de s'assurer de faire sourire les gens encore une fois.»

On pourrait croire que les Globetrotters servent le même menu aux fans depuis des années, mais Moo Moo Evans assure que chaque match des Globetrotters est différent. «On ne veut pas suivre un scénario, on essaie de faire les choses librement», assure-t-il.

Au fil des ans, les Harlem Globetrotters sont devenus beaucoup plus qu'une simple équipe de divertissement en espadrilles. En fait, il y a maintenant trois versions des Globetrotters qui parcourent la planète en même temps, avec une douzaine de joueurs pour chaque équipe.

«C'est parce que la demande est tellement grande, répond Moo Moo Evans. Il y a beaucoup de gens qui veulent nous voir, et on ne peut pas être partout à la fois. Alors on a décidé de créer trois équipes de Globetrotters. On veut s'assurer que tous les fans peuvent venir nous voir en personne.»

Malgré les apparences, la vie d'un Globetrotter n'est pas si facile que ça. Tous les membres de l'équipe ont en poche des contrats d'un an, et doivent faire la preuve de leur talent en audition s'ils veulent demeurer avec l'équipe.

«Il faut participer à un camp d'entraînement chaque année, explique Moo Moo Evans. Il faut être en forme. Des fois, il nous arrive de disputer deux parties dans une même journée, alors il faut être prêts.»

Et puisqu'il y a de ces choses dont on ne se lasse jamais, les adversaires des Globetrotters aujourd'hui seront leurs rivaux de toujours, les increvables Generals de Washington, qui jouent le rôle de souffre-douleur depuis plusieurs années.

On peut déjà prévoir l'issue de cette rencontre, n'est-ce pas? Mais Moo Moo Evans rappelle que les Generals ont déjà surpris les Globetrotters.

«La dernière fois, c'était en 1971, raconte Moo Moo. Les Globetrotters avaient tellement de plaisir sur le court qu'ils en avaient oublié le score! Alors cette fois-là, et pour la seule, ce sont les Generals qui avaient gagné le match... C'est leur dernière victoire.»

Sans doute l'une des plus grandes surprises de toute l'histoire du sport!

GILLETT ET LES GLOBETROTTERS

George Gillett, le propriétaire du Canadien, a déjà été associé aux Harlem Globetrotters. À la fin des années 1960, Gillett était le président et directeur général de l'équipe. C'est aussi lui qui a fait passer les Globetrotters du court à la télévision, avec un dessin animé qui était très populaire à l'époque.