Commençons donc par ce que j'ai appris, hier, lors de la grande journée des médias du Super Bowl.

Voyons un peu. J'ai appris que Kurt Warner est content d'être ici. J'ai appris que Larry Fitzgerald est content d'être ici, mais que ça ne voudra rien dire si les Cards de l'Arizona ne gagnent pas dimanche soir. J'ai appris que Ben Graham, le botteur de dégagement des Cards, est Australien. J'ai appris que, finalement, Anquan Boldin est un maudit bon gars (c'est Edgerrin James qui l'a dit au moins 100 fois). Et j'ai appris que la plupart des joueurs des deux équipes connaissent Jésus personnellement.

Voilà. Qui a dit qu'on n'apprenait rien de neuf à la journée des médias?

Le mardi du Super Bowl, c'est une tradition. Des milliers de membres des médias - plus de 4500 hier, selon la NFL - débarquent au stade, carte d'identification accrochée au cou, pour poser leurs questions aux gars des deux équipes. La NFL adore ça, parce que ces images et ces phrases vont faire le tour de la planète au cours des prochains jours.

Hier, j'ai vu des danseurs de tango qui voulaient danser avec les joueurs. J'ai vu des médias du Japon, de l'Angleterre et de l'Allemagne. J'ai vu une sympathique reporter de TV Azteca (c'est au Mexique) demander à Larry Fitzgerald de montrer ses biceps à la caméra.

C'est ça, la journée des médias. Tenez, j'ai aussi vu un travesti qui expliquait sérieusement pourquoi le blitz des Steelers de Pittsburgh est si difficile à contrôler.

J'ai pris son nom en note. Avec ses bons conseils et sa sagesse, j'aurai peut-être de meilleurs résultats à Mise-O-Jeu la saison prochaine.

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Le joueur le plus intéressant hier? Kurt Warner. Son histoire, on la connaît. On connaît son fabuleux passé de gars qui plaçait des cannettes de conserve à l'épicerie. Si ça se trouve, on connaît le nom du gérant d'épicerie qui l'avait engagé à l'époque.

Mais hier, Warner nous a offert quelques révélations étonnantes.

«Tout le monde me parle toujours du 34e Super Bowl, quand j'étais avec les Rams, a-t-il raconté. On avait battu les Titans du Tennessee, c'était vraiment incroyable. Mais moi, ce n'est pas de ce match-là que je me souviens. Le match qui m'a marqué, c'est le 36e Super Bowl. J'étais encore avec les Rams, et on avait été surpris par les Patriots de la Nouvelle-Angleterre. Ce match-là m'a marqué plus que n'importe quel autre.»

À 37 ans, le quart des Cards en est à une troisième participation au gros show du football américain. Homme de Dieu et homme de famille, il n'est pas du genre à partir sur la go, comme on le sait. Mais les autres, ces jeunes Cards un peu fous qui sont ici et qui vont vouloir aller faire la fête avec Rihanna ou Fall Out Boy toute la semaine?

«Je leur dis que les partys du Super Bowl, il y en a chaque année... ça ne va jamais disparaître. Et je leur dis que la meilleure façon d'être invité à ces partys-là, c'est de s'y présenter avec une bague du Super Bowl!»

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Presque tous les joueurs ont insisté sur une chose: oui, bien sûr, c'est le Super Bowl, mais pour nous, c'est rien qu'une autre semaine.

Ouais... Celle-là, j'ai dû l'entendre au moins 1000 fois, hier, au stade Raymond James. Je ne sais pas s'ils étaient vraiment sincères; après tout, on voit rarement des danseurs de tango et des travestis dans les vestiaires de la NFL. Et malgré leurs belles paroles rassurantes, plusieurs Steelers et Cards avaient les yeux grands comme ça en se promenant aux abords du terrain avec leurs petites caméras vidéo à la main.

«C'est plus important que d'habitude, mais ça demeure un match de football, a tenu à dire Larry Fitzgerald. Il va y avoir 11 gars sur le terrain pour chaque équipe, ça va être les mêmes règlements... c'est juste que l'enjeu est plus important cette fois-ci.»

Un peu plus tard, Ben Roethlisberger, le quart des Steelers, a rappelé qu'il allait savourer chaque moment sous le soleil de Tampa. «Parce qu'on ne sait jamais quand on va revenir au Super Bowl», a-t-il expliqué.

La journée des médias est finie, les entraînements reprennent aujourd'hui, et les choses sérieuses peuvent enfin commencer. À partir de maintenant, les joueurs n'auront plus qu'à affronter les journalistes sérieux lors des petits-déjeuners de la NFL à leur hôtel.

J'ai hâte de voir si Larry Fitzgerald va finir par nous montrer ses biceps.