Les succès actuels de l'Impact de Montréal dans la Ligue des champions de la CONCACAF n'auraient pu survenir à un meilleur moment.

La performance inespérée de l'Impact dans le championnat opposant les meilleurs clubs de l'Amérique du Nord, de l'Amérique centrale et des Caraïbes ne peut que renforcer la crédibilité du club montréalais, à quelques jours de la date limite pour le dépôt des candidatures en vue de la prochaine phase d'expansion de la Major League Soccer.

Les villes intéressées ont jusqu'à mercredi pour présenter leur dossier à la MLS, qui souhaite ajouter une 17e et une 18e équipes à ses cadres lors de la saison 2011. La MLS compte présentement 14 formations, mais accueillera Seattle l'an prochain et Philadelphie en 2010.

 

Même s'il a été éliminé par les Whitecaps de Vancouver en demi-finale de la USL, l'Impact est toujours bien en vie dans la Ligue des champions. Avec sa victoire décisive de 4-1 aux dépens du Joe Public FC de Trinité-et-Tobago, mercredi dernier, la formation de l'entraîneur John Limniatis trône seule en tête du groupe C. Avec deux matchs à disputer d'ici la fin du mois, elle n'a plus besoin que d'un seul point pour se qualifier pour les quarts de finale, qui commenceront à la fin février.

Pas mal, pour une petite équipe issue d'une ligue censée être de deuxième niveau, une équipe dont les joueurs ont probablement accumulé assez de «Air Miles» pour faire plusieurs fois le tour de la planète, après avoir dû se taper 21 matchs en 60 jours. De quoi ouvrir les yeux de bien du monde. «Notre objectif est d'entrer dans la MLS, alors c'est sûr que nos succès nous aident, dit le directeur technique de l'Impact, Nick De Santis. Maintenant, l'Impact est connu dans toute la région de la CONCACAF. Ça permet à la MLS de voir qu'on a une équipe très compétitive.»

Pas plus de 30 millions

Jusqu'à huit villes canadiennes et américaines pourraient cogner à la porte de la MLS cette semaine, dont Montréal, Ottawa et Vancouver. Pour évaluer les candidatures, la MLS se basera notamment sur la présence d'une importante communauté du soccer dans la ville intéressée, sur l'existence d'un stade voué au foot et sur l'expérience préalable des promoteurs dans la gestion d'une franchise de sport professionnel.

Autant de critères auxquels répond l'Impact, fort de l'appui de la famille Saputo, qui a bâti le magnifique stade éponyme où évolue l'équipe, mais aussi du propriétaire du Canadien, George Gillett, partenaire dans l'aventure de la MLS.

L'Impact pourrait avoir moins de rivaux qu'anticipé dans sa quête d'une place dans le circuit dirigé par le commissaire Don Garber. En entrevue au Journal de Montréal, la semaine dernière, le grand patron du club, Joey Saputo, a laissé entendre que la crise du crédit qui fait rage présentement pourrait décourager certains promoteurs. «Je ne serais pas étonné si seulement trois projets étaient déposés», a-t-il dit.

Saputo n'a pas l'intention de payer plus de 30 millions$ pour une franchise, même si la MLS a fixé son prix à 40 millions. Il a bien raison. Dans le contexte économique actuel, il faut s'attendre à ce que plusieurs franchises sportives perdent de la valeur, a fortiori dans une ligue comme la MLS, qui n'a pas encore atteint la maturité des autres circuits professionnels nord-américains. Même 30 millions semblent une somme excessive, quand on sait que le Toronto FC n'a payé que 10 millions, il y a trois ans.

Roulement de personnel

En attendant ce passage espéré vers la MLS, l'Impact poursuit sa campagne de rêve dans la Ligue des champions. L'équipe affrontera le CD Olimpia de Tegulcigalpa à Montréal, le 21 octobre, puis ira visiter le FC Atlante, à Cancun, une semaine plus tard. Un match nul suffirait à le propulser en ronde des huit... dans quatre mois!

L'équipe risque alors d'être différente de la formation actuelle. Les contrats d'une dizaine des 26 joueurs de l'Impact se termineront le 31 octobre et il y aura vraisemblablement du roulement de personnel dans les mois qui suivront, même si, aux dires de Nick De Santis, le noyau de l'équipe restera intact.

«Les joueurs dont on pense qu'ils doivent revenir sont déjà attachés à l'équipe au-delà de la saison actuelle, dit-il. Mais on a quelques positions à améliorer et on va essayer d'embaucher de nouveaux joueurs d'ici les quarts de finale, comme on a le droit de le faire.»

La priorité de l'Impact sera de trouver un titulaire comme arrière latéral gauche. Des milieux de terrain comme Leonardo Di Lorenzo et Simon Gatti ont occupé le poste cette année, mais l'Argentin Mauricio Vincello, qui a pris sa retraite l'hiver dernier, n'a jamais été vraiment remplacé, souligne De Santis. «On veut un joueur défensif avec un pied gauche naturel. Et on va chercher un attaquant. On en cherche toujours.»

Restera une question à résoudre si l'équipe montréalaise se qualifie pour les quarts de finale: où l'Impact jouera-t-il en février? «On va avoir l'avantage si on joue dans la neige», dit De Santis en pouffant de rire. Sérieusement, il est certain que l'Impact ne pourra pas jouer devant ses partisans, l'aire de jeu du Stade olympique étant zone interdite à cette période de l'année, pour des raisons de sécurité. Ça veut dire que l'Impact disputera ses matchs à domicile... quelque part en Floride ou dans les Carolines.

Dites donc, ça fait neuf ans que le toit du Stade s'est déchiré. Commencerait pas à être temps d'en poser un neuf?