Le camp des recrues du Canadien de Montréal, qui s'est amorcé lundi au Centre Bell, n'a pas tant pour but d'évaluer les espoirs du Tricolore que de les préparer en vue du camp officiel de l'équipe, qui commencera vendredi.

C'est à l'issue des matchs préparatoires que l'état-major du Canadien déterminera qui sont ceux, parmi les 23 jeunes joueurs présentement à Montréal, qui méritent de rester dans la LNH ou qui seront cédés aux clubs-écoles de l'organisation, à Hamilton ou Cincinnati.

Et dieu sait qu'il y en aura des matchs préparatoires. Après les examens médicaux de vendredi et les séances d'entraînement du week-end, le Canadien entreprendra lundi une série de six rencontres hors-concours en sept soirs.

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«On l'a appelé 'camp des recrues', mais c'est plutôt un pré-camp d'entraînement, a souligné le directeur du recrutement et du développement des joueurs du Canadien, Trevor Timmins. Le but, c'est d'habituer ces joueurs au système qu'ils vont adopter dans les prochains jours afin qu'ils soient prêts à côtoyer les joueurs du grand club et à s'entraîner avec eux.»

Lundi, les entraîneurs du Canadien - Guy Carbonneau, Doug Jarvis, Kirk Muller et Roland Melanson étaient tous là, de même que Don Lever et ses adjoints des Bulldogs - ont surtout demandé aux joueurs d'effectuer quelques exercices axés sur le patinage, les passes et les tirs.

«Je m'attends à ce que l'intensité monte chaque jour, si bien qu'au moment où le camp va commencer, samedi, ces jeunes-là seront prêts à défier nos gars de la LNH, a indiqué Timmins.

«Ensuite, plusieurs de ces joueurs verront de l'action dans les matchs préparatoires. C'est à ce moment-là que nous allons les évaluer. Je ne trouve pas juste d'évaluer des joueurs durant les entraînements. Certains joueurs sont bons à l'entraînement, d'autres durant les matchs.»

«La majorité des joueurs qui seront au camp d'entraînement auront la chance de jouer un, deux ou trois matchs», a confirmé Carbonneau.

Les yeux tournés vers Pacioretty

Il n'y aura pas beaucoup de place pour les petits nouveaux au sein de la formation de Carbonneau cette année, mais les surprises sont toujours possibles.

«Sur papier, oui, c'est vrai, nous avons étoffé notre formation, mais c'est une situation qui peut changer rapidement. Les blessures peuvent venir changer les choses, a noté Timmins. On n'a qu'à regarder ce qui est arrivé l'an dernier. Sergei Kostitsyn avait connu un excellent camp d'entraînement, il n'avait pas été retenu dans l'équipe tout de suite, mais ça n'a pas pris de temps avant qu'il se retrouve à Montréal, joue régulièrement et contribue aux succès de l'équipe.

«C'est bien d'avoir de la compétition à l'interne. Quand les jeunes tentent de se faire une place, ils poussent les vétérans à jouer au meilleur de leur potentiel.»

Parmi les joueurs qui pourraient percer la formation hâtivement, il y a notamment Max Pacioretty.

Selon Timmins, Pacioretty a le potentiel pour devenir un joueur de premier plan. Surtout qu'à six pieds et deux pouces et 199 livres, il serait un attaquant de puissance dont rêve tout directeur général de la LNH.

«Physiquement, il est prêt, a dit Timmins. Il s'est beaucoup amélioré en un court laps de temps.»

«Il a un bon gabarit, il patine très bien et il a une bonne tête sur les épaules, a affirmé Carbonneau. Mais ce sont les matchs préparatoires qui vont permettre de voir ce dont il est capable face à des joueurs de la Ligue nationale.»

Si on fonde autant d'espoirs en Pacioretty, c'est que le Canadien a cru bon de lui faire signer un contrat professionnel de trois ans, à la mi-juillet, après une seule saison dans les rangs universitaires à Michigan. Une décision qui dénote une progression rapide de la part de l'athlète que le Tricolore a repêché au 22e rang il y a un an et demi seulement.

«Ce n'est pas notre politique d'inciter les jeunes à quitter l'université aussi vite. Quand le jeune est prêt, qu'il nous dit qu'il est prêt, alors nous discutons des avantages et désavantages de passer aux rangs professionnels avec le joueur, son agent et ses parents», a expliqué Timmins, qui a reconnu que c'est le camp de développement tenu à Candiac, en juillet, qui a convaincu les parties concernées que le jeu en valait la chandelle.

«Tout le monde qui a assisté au camp de développement a pu voir qu'il était un de nos meilleurs espoirs sur la glace», a souligné Timmins.

«Ces deux dernières années, j'ai chaque fois bien fait comme recrue dans une nouvelle ligue, alors je trouvais que c'était le temps de passer au niveau suivant afin que je puisse continuer à m'améliorer comme hockeyeur, a indiqué Pacioretty. Le camp de développement m'a ouvert les yeux.

«Il y a beaucoup d'attaquants dans l'organisation en ce moment, alors je n'ai pas d'attentes pour l'instant, a ajouté le jeune Américain. Je vais simplement m'ouvrir les yeux et les oreilles, tenter d'en apprendre le plus possible au camp, essayer de m'améliorer le plus possible et de jouer du mieux que je peux.»

«J'ai hâte de voir plusieurs joueurs, pas juste Max Pacioretty. Il y a plusieurs jeunes qui sont capables de créer la surprise», a toutefois souligné Carbonneau, qui a notamment mentionné les Ben Maxwell, Mathieu Carle et Pavel Valentenko.