Les jeunes espoirs du Canadien ont pris d'assaut la patinoire ce matin. À moins que Max Pacioretty, Matt D'Agostini ou Ben Maxwell ne fassent des miracles ou qu'un vétéran ne se blesse ou se traîne les feutres – pas sûr de Maxim Lapierre se fera jouer le même tour deux ans de suite – il faudra regarder ces jeunes rapidement car ils ne feront que passer.
Pourquoi?
Parce qu'avec les embauches vendredi de Robert Lang et de Patrice Brisebois, il n'y a pas de place, à première vue, pour l'un ou l'autre de ces jeunes espoirs.
Aie! Il n'y a pas même de place pour Mathieu Dandenault...
Faites le calcul.
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Tomas Plekanec devrait retrouver Andrei Kostitsyn et Alex Kovalev au sein du premier trio.
Vous préférez Robert Lang sur ce trio?
Je n'ai pas de problème avec ça. Et aura des semaines pour en débattre. Mais pour le simple jeu des places disponibles, oublions ma composition de trios.
Derrière ces trois joueurs, on pourrait regrouper Saku Koivu avec Guillaume Latendresse et Alex Tanguay.
Robert Lang pourrait piloter un trio complété par Chris Higgins et Sergei Kostitsyn.
Ce qui laisserait derrière, Steve Bégin, George Laraque, Maxim Lapierre, Tom Kostopoulos et Kyle Chipchura pour composer le quatrième trio et servir de réservistes.
Pas de place pour des jeunes. Pas de place pour Mathieu Dandenault.
En arrière, Markov et Komisarek joueront ensemble encore cette saison. Roman Hamrlik verra Ryan O'Byrne et Patrice Brisebois se remplacer à sa droite. Francis Bouillon et Josh Gorges devraient composer un duo efficace.
Pas de place pour les jeunes encore. Pas plus pour Dandenault.
Devant le filet, Carey Price et Jaroslav Halak partageront le travail. Entre 60 et 65 matchs pour le premier, s'il fait le travail et qu'il n'est pas trop fatigué, et le reste pour le jeune tchèque.
À moins qu'il ne vole le job au plus jeune. Ce qui ne devrait pas être exclu...
Alors pourquoi tenir le camp des recrues?
Pour voir leur progression.
Mathieu Carle et Pavel Valentenko sont dans les plans du Canadien. J'ai l'impression qu'on veut leur donner une autre saison complète à Hamilton pour devenir de vrais professionnels dans les ligues mineures avant de tenter de passer à la grande ligue.
Ils ont le talent ou les aptitudes. Mais selon ce qu'on nous dit, ils ne sont pas encore prêts.
La présence de Patrice Brisebois sert donc parfaitement de tampon cette année.
À l'attaque, Matt D'Agostini a donné des signes intéressants l'an dernier. On le voyait comme un successeur éventuel à Michael Ryder. Mais il a besoin de manger du chien et des croûtes. S'il l'a fait au cours des 12 derniers mois, il permettra au Canadien de songer à bouger des joueurs de soutien pour lui faire une place.
Éventuellement.
Mais de là à le voir à Buffalo, le 10 octobre prochain, il y a un fossé que je refuse de franchir pour le moment.
Maxwell? C'est mon préféré. Peut-être le plus talentueux du groupe. Mais il est fragile et a souvent, trop souvent, été blessé au fil des dernières saisons. Il a des comptes à rendre et des preuves à faire avant de lorgner du côté de Montréal.
Ça laisse Pacioretty.
On a tous hâte de le voir. C'est lui qui chassera de Montréal les Bégin, Lapierre et autre joueur du genre. Il est sensé avoir leur fougue, tout en étant un meilleur joueur de hockey. Mais à moins qu'ils ne patinent sur la bottine, ce n'est pas cette année que Bégin et/ou Lapierre seront chassés par Pacioretty.
La direction du Canadien lui donnera un an, au moins, avec son club-école ne serait-ce que pour lui offrir une transition nécessaire entre les rangs universitaires et le hockey professionnel.
Et Dandenault?
Pôvre Mathieu. Il a eu la vie dure l'an dernier et ne s'est pas trop plaint. Ce qui l'honore. Il vit sur du temps emprunté. Le Canadien a tout intérêt à le garder le plus longtemps possible au camp au cas où un vétéran attaquant ou défenseur ne tomberait au combat.
Si cela arrive, il pourra remplacer.
Si cela n'arrive pas?
Il sera offert à un club qui cherchera à atteindre le plancher salarial lorsque les équipes déposeront leurs listes finales de 23 joueurs quelques jours avant le début de la saison. Il se retrouvera à Columbus, Phoenix où un autre enfer de ce genre. Mais au moins il jouera en écoulant la dernière année de son contrat, peut-être la dernière année de sa carrière.
Alors on fait quoi cette semaine?
On regarde les petits gars, on leur dit mettez nous en plein la vue, montrez nous ce que vous savez faire et on se reverra l'an prochain.
À moins que vous ne brûliez les étapes avant les fêtes à Hamilton et qu'un ou deux vétérans ne frappent le mur à Montréal.