Quatre jours après son humiliante défaite en Autriche (1-3) pour ses débuts en éliminatoires de la Coupe du monde 2010, l'équipe de France a redressé la tête et s'est relancée en battant 2-1 la Serbie, mercredi soir, au stade de France.

Impuissants en première période (0-0 à la pause), les Bleus se sont révoltés en seconde mi-temps pour se replacer dans le groupe 7 des éliminatoires et offrir un sursis supplémentaire à leur sélectionneur Raymond Domenech, dont la démission a été réclamée dans l'enceinte du stade, rempli aux deux-tiers pour cette rencontre.

Le 46e but en bleu du capitaine tricolore, Thierry Henry, a ouvert la voie à ce succès (54e) étriqué avant que Nicolas Anelka, entré pour la deuxième période, double la mise des Français (64e). Mais les Serbes ont profité des faiblesses bleues sur coup de pied arrêtés pour réduire le score par Branislav Ivanovic (77e).

Les Tricolores n'auront pas encore trouvé, dans ce match, matière à se rassurer et à tourner la page d'un Euro calamiteux. Au moins ont-ils assuré l'essentiel, car un résultat nul - ou pire, une défaite - aurait écorné sérieusement leurs espoirs de qualification.

D'ici la fin de l'année, les Tricolores ont encore un rendez-vous dans ces éliminatoires. Il s'agira d'un difficile déplacement en Roumanie le 11 octobre prochain, où ils feraient mieux de gagner s'ils veulent passer un hiver confortable.

Raymond Domenech a procédé à trois changements par rapport au onze de départ du match de Vienne. Sans surprise, Eric Abidal, suspendu pour le match contre l'Autriche, a fait son retour dans l'axe central de la défense en remplacement de Philippe Mexes.

Plus surprenantes, en revanche, ont été les titularisations du néophyte Gaël Clichy, qui renvoyait sur le banc Patrice Evra, titulaire à Vienne, et de Yoann Gourcuff, ne totalisant pas trente minutes de jeu en match international en deux sélections. Il a pris la place de Samir Nasri.

En attaque, Karim Benzema est demeuré associé au capitaine Thierry Henry. En charge pour le duo d'exprimer un peu mieux sa prometteuse complicité sans se marcher sur les pieds.

Les Bleus ont mordu dans le match à belles dents alors que les débats s'est mal engagé pour les Serbes, qui ont perdu leur capitaine et meneur de jeu Dejan Stankovic dès la 4e minute.

La première occasion a été pour les Tricolores sur une tête d'Henry à la conclusion d'une percée de Bacary Sagna, relayée par Gourcuff, très présent dans un rôle d'animateur entre les lignes. Cadrée, la tentative du capitaine bleue a été difficilement écartée par le portier Vladimir Stojkovic (16e).

Les Serbes ne se sont pas livrés totalement, mais leur spontanéité et leur qualité technique se sont avérées dangereuses. Ainsi, Bosko Jankovic a débordé Abidal. Toutefois, son centre précis, destiné à l'ancien parisien Marko Pantelic, a été intercepté de justesse par Steve Mandanda (30e). Peu de temps après, c'est le grand défenseur mancunien Nemanja Vidic qui, sur un corner, est venu inquiéter Mandanda d'une reprise de la tête, qui est passée au-dessus de la barre transversale (34e).

De leur côté les Tricolores, faute d'accélération et de percussion, ont peiné à trouver des solutions dans les trente derniers mètres. Seuls un tir sans danger de Gourcuff puis une frappe trop croisée de Karim Benzema ont été à signaler pour les Français avant la pause (41e et 42e).

Constatant le manque de productivité offensive de son équipe, Domenech a lancé, dès la reprise de la seconde période, Nicolas Anelka à la place de Benzema.

En réplique, Antic a fait rentrer le grand Nikola Zigic (2,02m), dont on pouvait craindre qu'il fasse trembler les Bleus dans le combat aérien.

Anelka a fait du bien à l'équipe de France. Il a décoché un tir difficilement capté par le gardien serbe (60e). Il s'est ensuite montré décisif. Sur une passe en profondeur de Gourcuff, qui aura constitué une bonne surprise, l'attaquant de Chelsea a éliminé un défenseur avant de frapper dans l'angle droit de la cage serbe (64e).

Ce deuxième but a réveillé les Serbes, qui ont réduit rapidement le score par Branislav Ivanovic, lequel a exploité la faiblesse des Bleus sur coups de pied arrêtés en venant marquer sur corner (77e). Juste avant, Jérémy Toulalan avait été malheureux en voyant sa frappe rebondir sur la barre transversale (72e).