La saison du 40e anniversaire qui s'amorce jeudi, la série ADT Canada-Russie qui s'arrêtera à Cap-Breton puis à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, les 17 et 19 novembre, l'Océanic de Rimouski qui sera l'hôte de la coupe Memorial du 15 au 24 mai: voilà autant d'éléments qui auraient normalement dû être au programme de la conférence de presse de lancement de la saison 2008-09 la Ligue de hockey junior majeur du Québec, mercredi, au centre-ville de Montréal.

Mais une certaine controverse, une controverse fort médiatisée concernant les bagarres, a forcé le commissaire de la LHJMQ Gilles Courteau, flanqué du président du bureau des gouverneurs Jean Brousseau, à répondre pendant près d'une heure aux questions ayant trait à la nouvelle réglementation visant à enrayer la violence dans le circuit québécois.

Ce qui fait que les aspects positifs de la saison à venir, ceux que tout le monde dit vouloir mettre de l'avant, ont été passés sous silence... si ce n'est dans le communiqué de presse fourni par la ligue.

M. Brousseau ne s'en formalisait pas, toutefois. Il a même avancé que toute cette attention dirigée vers le circuit Courteau ne pouvait mieux tomber.

«C'est notre 40e anniversaire, on annonce aujourd'hui qu'on amorce un changement de culture au niveau du hockey junior majeur canadien... Le fait de prendre une position comme celle-là à l'échelle nationale, je pense que c'est très positif, a-t-il affirmé. Les événements sportifs qui auront lieu pendant toute l'année, ils sont quand même là.»

M. Brousseau a par ailleurs dit ne pas entretenir de rancune à l'égard de ceux qui croient encore que la LHJMQ est un endroit où la violence est non seulement tolérée, mais même encouragée - parce que ce serait bon pour les affaires.

«On a toujours opéré en fonction de ce qui est le mieux pour l'encadrement du joueur, a-t-il expliqué. Les gens qui gravitent autour de la ligue se font une idée là-dessus. Il y en a qui la jugent, il y en a qui s'en contre-foutent - nous, ce qu'on dit à la ligue, c'est que l'encadrement du joueur, c'est ça qui est important. Et on doit l'affirmer à nouveau.

«Ceux qui viennent à nos matchs vont voir qu'on joue du très beau hockey, du hockey sain, a ajouté M. Brousseau. Et ils vont continuer à venir, je suis convaincu de ça. (Ceux qui veulent voir des gestes violents) iront voir d'autres sports, c'est tout.»

Même si l'ADQ a accusé Michelle Courchesne d'ingérence, plus tôt cette semaine, et même si la LHJMQ a semblé bouger seulement devant les pressions qu'auraient exercées la ministre de l'Education, du Loisir et du Sport, le circuit québécois n'a pas réagi seulement à cause de celles-ci, ont indiqué MM. Courteau et Brousseau.

Le commissaire a rappelé qu'un comité ayant pour mandat de réviser la réglementation était déjà en place quand l'incident impliquant Jonathan Roy, des Remparts de Québec, est survenu. Après celui-ci, le commissaire a simplement décidé d'ajuster le tir en augmentant le nombre de membres du comité à 14, notamment.

«Que les gens soient déçus ou pas déçus (de la nouvelle réglementation)... L'important, c'est que les parents continuent de nous faire confiance, que les joueurs veulent venir jouer chez nous, et qu'on mette un produit sur la glace que les gens veulent voir», a indiqué M. Brousseau.

Ce dernier a par ailleurs souligné que les équipes de la LHJMQ se sont ralliées à la position de la ligue sans trop de problèmes, lundi soir, à l'occasion de la réunion des gouverneurs et des directeurs généraux.

«Pour être capable d'en arriver à une décision comme celle-là, il fallait être capable d'amener les gens (des équipes) à changer d'idée. Les gens ont mis sur la table ce qu'ils avaient à mettre sur la table, ils se sont prononcés, et ils se sont ralliés à la position de la ligue qu'on présente aujourd'hui. C'est ça qui est important», a souligné M. Brousseau.

Même si bien des gens semblent encore douter que la LHJMQ veuille sincèrement changer les mentalités qui engendrent la violence, M. Brousseau s'est dit confiant de voir le temps donner raison aux dirigeants du circuit.

«Une fois que la poussière va être retombée un petit peu, je pense que les gens vont dire, ouais, cette journée-là ils ont pris la bonne décision.»

Le commissaire de la LHJMQ n'a par ailleurs pas oublié de souligner que son circuit avait auparavant fait preuve d'innovation en instituant des programmes antidopage et anti-discrimination, et que la nouvelle réglementation était du même acabit. M. Courteau a laissé entendre que l'initiative de la LHJMQ pourrait faire des petits dans le reste du pays, où évoluent les clubs de la Ligue de l'Ontario et de la Ligue de l'Ouest.

«Quand on leur a remis une copie du rapport, ils se sont dits impressionnés du contenu, a indiqué le commissaire. On a convenu de s'en reparler bientôt.»