Ce n'est pas parce qu'il n'est plus à Green Bay que Brett Favre a perdu son flair pour le spectaculaire. Les Dolphins de Miami en savent quelque chose.

Favre, à sa première partie dans le maillot vert des Jets de New York, a disputé le genre de match qui a fait sa réputation. Hier après-midi à Miami, le quart de 38 ans a lancé deux passes de touché, a récolté des gains de 194 verges et a joué avec l'enthousiasme qu'on lui connaît, menant ses Jets à une victoire de 20-14 face aux Dolphins. «Je pense que je vais avoir mal partout (aujourd'hui)! a lancé le Broadway Brett après le match. Mais ça va. La victoire, c'est quelque chose dont on ne se lasse jamais.»

On pourrait ajouter que Favre est un joueur dont les fans ne se lassent pas non plus. L'homme a été accueilli en héros - ovation debout, rien de moins - par les fans des Jets, plutôt nombreux dans les gradins du Dolphin Stadium, quand il a finalement foulé le terrain dans son nouvel habit, à 13:16 au premier quart.

Le numéro 4 n'a pas mis de temps à montrer de quoi il est capable. À 8:42, après une feinte de remise au demi, il a décoché l'une de ses bombes parfaites, un ballon qui s'est retrouvé 56 verges plus loin dans les mains du receveur Jerricho Cotchery, qui a ensuite roulé jusque dans la zone des buts pour le touché.

Éternel gamin, Favre s'est mis à sauter sur place avant d'aller dans les bras de coéquipiers qui l'attendaient comme on attend un sauveur. La légende du Broadway Brett venait de grossir encore un peu... Le vétéran a remis ça au deuxième quart, avec un autre de ses jeux dont lui seul semble avoir le secret. En situation de quatrième jeu et 13 verges à faire au 22 des Dolphins, il a évité un premier adversaire, pour ensuite décocher une passe alors qu'il était frappé par deux Dolphins. Miracle, le ballon s'est retrouvé dans les mains du receveur Chansi Stuckey, qui a atterri dans la zone des buts.

Un jeu planifié ou improvisé? «J'ai bien vu mon receveur, a juré Favre. C'est lui que je visais mais je ne pensais pas qu'il allait être capable d'attraper le ballon!»

Visiblement vidé au terme du match - il faisait un étouffant 31 degrés Celsius à Miami - Favre a reconnu qu'il lui reste encore beaucoup de travail à faire. «Je connais peut-être 75% de notre attaque Pendant le match, j'ai dit aux gars à quelques reprises, allez, on refait le même jeu! Ce fut laid par bouts, mais une victoire, c'est une victoire.»

Les Jets ont ajouté un touché au troisième quart, sur une course de six verges du demi Thomas Jones. Au bout du compte, Favre a complété 15 passes en 22 tentatives, et n'a pas commis d'interception.

Et Chad Pennington?

Les Dolphins? Ils ont connu de bons moments, au point de chauffer les visiteurs en fin de match. Les locaux ont eu deux belles occasions d'égaliser au quatrième quart, mais ont échoué à chaque fois, notamment lors d'une poussée qui s'est arrêtée au 2 des Jets. Leurs deux touchés ont été marqués par l'ailier rapproché Anthony Fasano, sur une passe de cinq verges du quart Chad Pennington, et par l'ailier rapproché David Martin, sur une passe de 11 verges.

Pennington, lui, a connu un match avec des hauts et des bas: fiche de 26 en 43, 251 verges de gains, deux passes de touché et une interception. Hésitant d'emblée, il a été royalement hué par les fans des Dolphins, qui n'ont pas vraiment apprécié son manque de précision en début de match.

Mais plusieurs des 65 859 fans - il y avait tout de même plusieurs milliers de bancs vides, précisons-le - n'étaient pas vraiment là pour voir Chad Pennington. C'est plutôt l'autre quart, celui au maillot vert, qui a retenu toute l'attention.

Au terme du match, Brett Favre a calmement regagné le vestiaire. Visière sur la tête, épuisé, il a tenu à dire qu'il était maintenant un Jet de New York. Un vrai de vrai. «À un certain moment, j'ai levé les yeux, j'ai regardé le tableau, et j'ai vu qu'ils annonçaient le match Packers-Vikings (ce soir), a-t-il raconté. Je n'ai pas pensé que ma place était là-bas. J'ai eu une bonne carrière à Green Bay, mais c'est terminé. Je sais que j'ai pris la bonne décision. Je suis un Jet maintenant.»