Les Alouettes de Montréal ont prouvé deux choses, dimanche après-midi au stade Percival-Molson, dans leur victoire sans appel de 45-19 contre les Argonauts de Toronto. Premièrement, qu'ils sont dignes de représenter la section Est au match de la coupe Grey, qui sera disputé devant leurs partisans le 23 novembre prochain au Stade olympique. Et deuxièmement, qu'un joueur ne fait pas une équipe, fut-il du calibre d'Avon Cobourne.

Une autre performance impeccable de la défensive, jumelée à une prestation plus que convenable de l'attaque malgré l'absence de Cobourne, a permis aux Alouettes (7-3) de demeurer invincibles contre leurs rivaux de l'Est. Les hommes de Marc Trestman ont récolté une sixième victoire en autant de sorties cette saison contre les formations de cette moitié-ci du pays. Ce gain aux dépens des Argos (4-6) leur permet de régner en rois et maîtres sur la section Est.

«Nous ne pensons pas à notre place au classement, nous voulons seulement savourer notre victoire d'aujourd'hui, parce que chaque victoire est chèrement acquise. Et puis, demain (lundi), nous commencerons à nous préparer pour le prochain match, a déclaré Trestman. Nous ne pouvons pas contrôler ce qui se passe avec le classement et les autres équipes, alors il faut se concentrer sur ce que nous, nous pouvons faire, d'un match à l'autre, sans regarder plus loin. C'est un cliché de le dire, mais c'est la recette la plus efficace.»

Malgré un lent départ - le premier quart s'est terminé 0-0 alors que Damon Duval a raté deux bottés de précision de plus de 40 verges - les Alouettes n'ont jamais tiré de l'arrière dans le match, dont l'issue n'a pratiquement jamais fait de doute.

Comme ç'a été le cas dans tous les affrontements contre les équipes de l'Est cette année, d'ailleurs.

«Marc (Trestman) en parle souvent, et nous adhérons à sa philosophie: nous ne savons pas encore ce que cette équipe a dans le corps», a déclaré Anthony Calvillo, qui a complété trois passes de touché - à Jamel Richardson, Kerry Watkins et Brian Bratton - et marqué un majeur au sol. «Nous continuons de bâtir cette équipe, et nous continuerons de le faire jusqu'à la fin. Nous cherchons constamment des façons de nous améliorer, peu importe si nous gagnons ou nous perdons, dans chacune des trois phases du jeu.»

Les trois passes de touché de Calvillo lui donnent un total de 309 en carrière à ce chapitre, et lui permettent de se hisser seul au troisième rang dans les annales de la LCF, devant Matt Dunigan. Seuls Damon Allen (394) et Ron Lancaster (333) le devancent.

Le quart des Alouettes a complété 36 passes (en 49 tentatives), un sommet pour lui cette saison. Il a amassé 369 verges. Il a permis à son complice Ben Cahoon de récolter 110 verges. Ce dernier s'est hissé au neuvième rang de l'histoire de la LCF pour les verges de gains en carrière avec 10 864. Kerry Watkins, auteur d'un touché, a récolté 108 verges.

«J'ai simplement lu les jeux comme je le fais habituellement, et ç'a donné ce que ç'a donné», a indiqué Calvillo.

«On a appelé plusieurs jeux au sol qui ont fini par se transformer en passes», a indiqué Trestman.

En l'absence de Cobourne, blessé à la cheville, Mike Imoh a été souvent étincelant, à défaut d'être aussi dominant que son homologue. Il a récolté 75 verges en 12 courses et 38 verges par la voie des airs.

«Avon a établi des standards élevés et ils les a maintenus avec beaucoup de constance, mais Mike a eu ses moments d'excellence lui aussi, a dit Calvillo de son porteur de ballon du jour. Il a joué à la mesure de ce qu'on s'attend de lui.»

«J'ai juste tenté de faire ce que je fais de bien, a commenté Imoh. Ca n'aurait pas été très sage de faire autrement.»

Calvillo y est lui-même allé de galopades aux moments opportuns, marquant notamment le quatrième touché des siens à l'aide d'une course de huit verges.

Le cinquième majeur des vainqueurs a été l'oeuvre de Larry Taylor, un retour de botté de dégagement de 69 verges. Le quart réserviste Adrian McPherson a été l'auteur du sixième, en fin de rencontre, sur une course d'une verge.

Kerry Joseph (21-en-40, 259 verges, 2 interceptions, 2 sacs) n'a pas fait grand-chose qui vaille à la barre des visiteurs. Aucun des receveurs torontois n'a atteint le cap des 70 verges de gains. Il a fallu une course de 92 verges de Dominique Dorsey, sur un retour de botté d'envoi, pour que les Argos inscrivent leur premier touché, au milieu du troisième quart.

L'attaque des Argonauts a finalement atteint la zone payante en fin de quatrième quart, lors d'un troisième essai, alors que les Oiseaux menaient par 25 points.

Joseph a alors rejoint Arland Bruce III tout juste avant de disparaître sous une meute de joueurs défensifs montréalais.

«Kerry Joseph est un grand quart, mais nous l'avons frappé fort et frappé souvent. Chaque fois que nous le frappions, il se relevait de plus en plus lentement», a déclaré Anwar Stewart, qui a réussi une interception et recouvré un échappé au profit de la défensive des Oiseaux.

«Nous avons simplement tenté de le forcer à rester dans la pochette protectrice, même si nous savions qu'il allait réussir de gros jeux, a dit Trestman de Joseph. Notre mantra cette semaine, c'était ça, de le laisser faire ses jeux, mais de revenir dès le jeu suivant avec la détermination de l'arrêter encore.»

Mission accomplie.