Voici comment l'histoire se dessine jusqu'ici: Brett Favre a annoncé sa retraite, puis décidé d'y aller d'un jeu renversé, il a vécu un été tumultueux au Wisconsin puis il a été envoyé à New York pour aller y aider les Jets, où il a délogé Chad Pennington de son poste.

Pennington, après avoir été libéré, a été embauché par l'ancien entraîneur des Jets Bill Parcells, un autre ex-retraité qui tente présentement de redonner vie aux Dolphins de Miami.

Un tracé impliquant cinq receveurs est moins complexe que les différentes trames dramatiques qu'on peut tirer du match d'ouverture de dimanche entre les Jets et les Dolphins.

«C'est ce qui alimente les discussions à l'approche du match, a reconnu Pennington. De quoi avoir de bonnes discussions autour d'un café. Toutes les tractations qui sont survenues - c'est pourquoi c'est si intéressant.»

«Il y a plusieurs raisons pour que les gens veuillent regarder ce match, sans doute, a dit Favre. Mais au bout du compte, c'est un match de football. Ce sont les Jets contre les Dolphins.»

Jadis, c'était suffisant. Les matchs entre les Jets et les Dolphins avaient l'habitude de donner un des spectacles les plus enlevants dans la NFL. Favre, pour sa part, se souvient avec plaisir des fusillades auxquelles se livraient Dan Marino et Ken O'Brien dans les années 1980.

Mais les rivaux de la section Est de l'Association américaine sont présentement dans un creux de vague. Les Jets n'ont signé qu'une victoire en matchs éliminatoires depuis 2002 et ils ont présenté une fiche de 4-12 l'an dernier. Le match le plus récent des Dolphins en séries remonte à 2001, et ils ont connu les bas-fonds, la saison dernière, en perdant toutes leurs rencontres sauf une.

«Nous sommes en bas de la colline et nous regardons vers le haut, a souligné le secondeur des Dolphins Channing Crowder. Tout le monde nous considère encore comme une équipe de 1-15.»

Les Dolphins estiment qu'ils sont meilleurs avec Pennington. Et les Jets croient qu'ils sont meilleurs avec Favre.

Les sceptiques disent que Favre, un vétéran de 38 ans, avait pris la bonne décision quand il a annoncé sa retraite. Mais il vient de connaître une de ses meilleures saisons et il demeure un exemple d'endurance - en comptant les séries, il a amorcera un 276e match de suite, dimanche, prolongeant ainsi un record de la NFL pour les quarts.

Il porte encore le no 4. Mais pour la première fois depuis 1992, il n'enfilera pas l'uniforme des Packers.

«C'est comme un autre chapitre qui commence, a dit Favre. Je ne suis pas naïf au point de penser que ce ne sera pas une sensation différente. Mais vous devez me croire quand je vous dit que c'est une situation qui m'enthousiasme.

«Je savais dans quoi je m'embarquais au début. Il n'y a aucune garantie en ce qui a trait à ce qui va m'arriver ou à ce qui va arriver à cette équipe, mais j'aime la formation qu'on a en place. Je suis heureux d'avoir cette opportunité. Je me sens comme un membre des Jets. L'uniforme me va bien, je trouve. Et quand nous nous retrouverons sur le terrain, dimanche, ce sera excitant pour plusieurs raisons.»

Favre, qui s'est joint aux Jets il y a un mois, n'a pris part qu'à deux matchs préparatoires et il n'a alors décoché que 18 passes. Il sera sans doute rouillé, dimanche, sans oublier qu'il est encore en voie d'apprivoiser ses coéquipiers et le livre de jeux.

Par ailleurs, il n'est plus qu'à un mois de son 39e anniversaire de naissance.

«Je suis excité, a lancé le secondeur Dolphins Joey Porter. «Parce que je sais qu'il ne peut pas courir très vite.»

Favre ne remportera certainement pas de sprints, mais il peut encore remporter des matchs.

«Il le fait depuis si longtemps, il sait avant même que le jeu ne commence à quel endroit il veut t'attaquer. Et une fois que le ballon se retrouve dans sa main, elle en ressort pas mal vite, a déclaré le nouvel entraîneur des Dolphins Tony Sparano. Il faut rester près des receveurs, sinon il va connaître un match de 27-en-30 avec beaucoup de verges de gains, et la journée va être longue.»