Les athlètes canadiens pourraient ramener moins de médailles des Jeux paralympiques de Pékin que lors des présentations précédentes, mais l'or, l'argent et le bronze décroché au cours des prochains jours aura plus de valeur parce que la compétition sera plus relevée que jamais.

L'athlète en fauteuil roulant Chantal Petitclerc affirme que la valeur d'une médaille paralympique a augmenté parce que le niveau de dévouement et de discipline s'est élevé, les athlètes étant plus nombreux que jamais aux Jeux paralympiques. Selon elle, les Jeux paralympiques ne peuvent plus être simplement considérés comme le petit cousin des Jeux olympiques.

«Ca veut dire que la valeur de ces médailles, dans plusieurs compétitions, est la même que celle d'une médaille olympique, a déclaré la Montréalaise, qui en sera à ses cinquièmes et derniers Jeux paralympiques. On peut le constater par le nombre de pays, le nombre d'athlètes ainsi que la profondeur - à quel point la compétition est corsée.

«Selon moi, c'est très positif.»

Les épreuves commenceront dimanche, alors que plus de 4000 athlètes provenant de 148 pays rivaliseront dans 20 sports. Des médailles d'or seront attribuées dans 472 épreuves.

Les Jeux paralympiques de Sydney, en 2000, avaient attiré 3881 athlètes de 122 pays. Il y a quatre ans, 3806 athlètes de 135 pays s'étaient rendus à Athènes.

Le Canada a délégué une équipe de 143 athlètes et 120 entraîneurs. L'objectif de l'équipe canadienne est de remporter suffisamment de médailles pour terminer parmi les cinq premiers pays au classement.

Aux yeux de Petitclerc, la crédibilité des Jeux paralympiques s'est améliorée quand on a décidé de réduire le nombre de catégories dans des disciplines comme la natation et l'athlétisme.

«Il y a 20 ans, il y avait des compétitions où il n'y avait pas assez d'athlètes dans une catégorie pour remplir le podium», a raconté la Québécoise de 38 ans, qui a perdu l'usage de ses deux jambes dans un accident survenu quand elle avait 13 ans. «C'était vraiment gênant.

«Il y a 20 ans, tu pouvais disputer une demi-finale et une finale sans être un athlète à temps plein. En ce moment, chaque athlète qui atteint la finale... est un athlète qui s'entraîne six jours par semaine, deux fois par jour. Ca donne de la valeur à une médaille paralympique.»

Les athlètes canadiens ont récolté 72 médailles, dont 28 d'or, à Athènes, et 96, dont 38 d'or, à Sydney. Debbie Lowe, chef de mission de la délégation canadienne, a expliqué que le Canada a baissé ses attentes en vue des Jeux de Pékin pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, parce que les autres pays accordent un meilleur soutien financier au sport paralympique. De plus, on s'attend à ce que les athlètes chinois dominent les podiums aux Jeux paralympiques, comme ils l'ont fait aux Jeux olympiques avec une récolte de 51 médailles d'or.

Personne ne sait à quel point les Chinois vont être bons, a souligné Petitclerc.

«On ne les a pas tous vus, a-t-elle dit. On ne sait pas à quel point ils sont rapides.

«On sait qu'ils ont accordé énormément d'argent, d'énergie et d'équipement aux programmes paralympiques.»