La Serbe Jelena Jankovic et l'Américaine Serena Williams attendaient cela depuis longtemps: elles joueront la finale de l'US Open, samedi à New York si la tempête Hanna et son escorte pluvieuse le permettent, avec la place de numéro un mondiale en guise de cerise sur le gâteau.

Car en plus d'empocher le titre du dernier tournoi du Grand chelem de la saison, la gagnante deviendra aussi numéro un mondiale. Ce sera donc quitte ou double à New York: le trophée et le trône mondial pour l'une, la déception et les larmes pour l'autre.

La tempête tropicale Hanna, qui touchait la côte sud-est des États-Unis vendredi, pouvait toutefois causer de gros soucis de programmation aux organisateurs, de fortes pluies devant arroser la «Grosse Pomme» samedi.

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Vendredi en demi-finale, la Serbe Jankovic, deuxième tête de série, a disposé de la championne olympique de Pékin Elena Dementieva (N.5), 6-4, 6-4, alors que l'Américaine Williams, quatrième tête de série, a dominé sans aucun problème une autre Russe, Dinara Safina (N.6) 6-3, 6-2.

Les deux jeunes femmes attendaient cela depuis un bail, chacune avec leurs raisons.

Jankovic, 23 ans, disputera en effet la finale d'un tournoi du Grand Chelem pour la première fois de sa carrière, elle qui était devenu numéro un mondiale au cours de l'été sans jamais avoir atteint ce stade, butant souvent en demi-finale (quatre fois depuis deux ans).

Une lacune dans son CV que beaucoup ne manquait pas de lui faire remarquer et qu'elle commençait à trouver pesante.

«J'en ai les larmes aux yeux, a-t-elle dit sur le court, dans un grand sourire. Enfin ma première finale de Grand Chelem, c'est incroyable.»

«C'est possible»

Pour Serena Williams, 26 ans, l'attente aura été bien longue avant de retrouver la finale de «son» tournoi national. La dernière fois, c'était déjà Serena (et sa soeur aînée Venus). En 2002, date de son deuxième et dernier succès ici.

Six ans d'attente pour la cadette des soeurs Williams, à échouer au mieux en quart de finale (2004, 2007).

«C'est fabuleux de revenir enfin en finale à New York. Comme ça, il y aura une Américaine», s'est exclamé la cadette des Williams. «C'est vraiment un bel été pour moi». Ensoleillé par une médaille d'or olympique glanée en double avec Venus et à peine assombri par une défaite en finale de Wimbledon, contre Venus.

Jankovic, libérée des nombreuses blessures qui ont saccadé sa saison, se sent revivre à New York. Mais elle mesure l'étendue de la tâche face une Serena portée par 23 000 spectateurs et décidé à inscrire le nom de la famille Williams une cinquième fois sur le trophée new yorkais.

«Serena est la joueuse la plus puissante du circuit avec sa soeur Venus, assure-t-elle. Je ne peux pas rivaliser avec elle dans ce domaine. Alors je dois être à mon top pour tenter de courir derrière toutes les balles. Cela va être difficile mais c'est possible.»

L'Américaine voit bien sûr les choses différemment: «Jelena a la pression de devoir gagner son premier tournoi du Grand Chelem, pas moi». Son premier Grand Chelem, Serena l'avait remporté à New York, à 17 ans. Neuf ans plus tard, elle peut cette fois se parer d'une double couronne.