Les Giants de New York n'ont certes pas été parfaits, mais heureusement pour eux, la visite de Washington a attendu un peu trop longtemps avant de se présenter.

En cette soirée d'ouverture sur la planète NFL, les Giants ont fait juste ce qu'il fallait pour battre les Redskins, récoltant une victoire de 16-7 au Giants Stadium, hier.

Les Giants, champions en titre du Super Bowl, ont marqué tous leurs points en première demie... comme les Redskins, d'ailleurs.

«Il y a des choses à corriger, a immédiatement fait remarquer l'entraîneur Tom Coughlin, des Giants, en sortant du terrain. Le travail est loin d'être terminé pour nous.»

À voir Coughlin et sa mine patibulaire, on aurait pu croire que son club venait de se faire rincer par au moins 40 points. Il est comme ça, le monsieur: sérieux, intense, pas du genre à se coucher en admirant sa bague du Super Bowl.

«Le Super Bowl, c'est du passé pour nous, a-t-il ajouté. Tous les gars de l'équipe savent ça. Nous avons gagné notre premier match et c'est très bien, mais je le répète, on a encore du travail à faire. Il va falloir marquer plus de touchés au lieu de se contenter de bottés de placement.»

Les Giants, en effet, ont marqué un seul touché, contre trois placements. Mais certains se sont quand même fait remarquer pour les bonnes raisons. Nommons entre autres le porteur de ballon Brandon Jacobs (116 verges au sol) et le receveur Plaxico Burress (133 verges de gains en 10 attrapés).

Un début en force

Les gars en bleu ont peut-être fini le match au ralenti, mais ils ont commencé en force, eux dont les dirigeants avaient choisi de mettre le paquet en début de match: hélicos de l'armée qui survolent le stade au terme de l'hymne national, immense réplique du trophée Lombardi en milieu de terrain avant le botté d'envoi, et enfin, apparition surprise du pilier défensif Michael Strahan avec le vrai trophée entre les mains. Malheureusement pour les Giants et leurs fans, Strahan n'était pas habillé en joueur de football, mais plutôt en simple citoyen retraité.

La présence de Strahan a peut-être motivé les Giants, qui ont joué une première demie presque sans faille, à l'image de leur fin de saison 2007. Le temps de le dire, c'était déjà 16-0 Giants: un touché signé Eli Manning sur une course d'une verge, puis trois bottés de placement signés John Carney.

De ce départ canon, on retiendra surtout la manière: de longues poussées stratégiques, qui ont pris beaucoup de temps. Lors des deux premiers quarts, les hommes en bleu ont d'ailleurs eu le ballon pendant 20 minutes et 35 secondes... et n'ont même pas eu à effectuer un seul botté de dégagement!

Les Redskins se réveillent

Les Redskins, qui n'avaient rien fait au cours des 28 premières minutes, ont fini par se rappeler qu'ils étaient là pour jouer au foot. Bonne poussée sur six jeux en fin de deuxième quart, et au bout du compte, passe de 12 verges du quart Jason Campbell au petit receveur Santana Moss, qui a fait tout ça en vitesse. À la pause, c'était 16-7 Giants, un score plus que satisfaisant pour des Redskins qui n'en demandaient pas tant.

En deuxième demie, les Redskins ont affiché une bien meilleure mine, pendant qu'Eli Manning évoquait les jours difficiles du «mauvais Eli». Il a offert une interception aux visiteurs, et avec un peu de chance, ces mêmes visiteurs auraient pu récolter deux interceptions de plus... Les Redskins ont tenté une ultime poussée en fin de match, mais sans succès.

Eli semblait assez satisfait au terme du match, lui qui a complété 19 passes en 35 pour 216 verges de gains. «C'est un bon départ, c'est une victoire pour nous, a-t-il dit en s'essuyant le front. Bien sûr qu'il y a eu des erreurs; j'aimerais revoir quelques-unes de mes passes... Mais nous allons nous améliorer.»

Les Giants, déjà aux prises avec de nombreux blessés, ont vu un autre soldat s'écrouler en fin de match: l'ailier défensif Mathias Kiwanuka, blessé à la cheville gauche en tentant de se rendre au quart Jason Campbell.

Kiwanuka s'est relevé, mais l'entraîneur Tom Coughlin semblait un peu inquiet. «C'est quelque chose qui pourrait nous inquiéter, c'est sûr», a-t-il admis sans donner plus de détails.