Exaspération serait peut-être un terme trop fort. Sauf qu'on a bien hâte, chez le Canadien, de voir Mats Sundin se brancher. On l'a bien senti hier en jasant avec les membres de la direction du Tricolore lors du tournoi de golf annuel de l'équipe.

«C'est tout un système qui est arrêté en ce moment pour plusieurs clubs, mentionne le président Pierre Boivin. Plusieurs équipes sont dans la course et elles ont toutes un plan B ou C si ça ne fonctionne pas (avec Sundin). Il y aura un effet dominos quand il aura pris une décision. Il y a des joueurs qui sont sur les lignes de côté et il y aura vraisemblablement des échanges quand les morceaux tomberont en place.»

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Si les Flyers de Philadelphie, par exemple, parviennent à mettre Sundin sous contrat, ils auront à se départir de gros salariés pour dégager de l'argent de leur masse salariale afin de ne pas défoncer le plafond. Idem pour les Rangers de New York.

Le Canadien, de son côté, attend patiemment avant de dépenser ailleurs les 7,5 millions qu'il a mis de côté advenant une réponse positive de Sundin.

C'est sans doute pourquoi Patrice Brisebois, qui était absent hier au club Laval-sur-le-Lac, attend toujours des nouvelles du Tricolore.

«On a toujours dit qu'on voulait renforcer notre équipe et on va essayer même s'il (Sundin) ne vient pas», a assuré le président.

C'est sans doute aussi pourquoi le Canadien tarde à donner des nouvelles aux Ducks d'Anaheim au sujet du défenseur Mathieu Schneider, qui pourrait donner un bon coup de main à l'équipe.

Brian Burke chercherait en effet à se départir du contrat de Schneider, évalué à 5,7 millions pour la prochaine saison, mais lui aussi doit attendre patiemment le dénouement du dossier Sundin.

Le Canadien ne veut pas se fixer de date butoir mais on n'attendra pas trop longtemps. «De toute façon, il doit être à Toronto ces prochains jours et il devrait annoncer ses couleurs ce week-end, a poursuivi M.Boivin. Et s'il ne le fait pas ce week-end, alors probablement qu'on va faire ce qu'on a à faire. Tant qu'il n'a pas pris de décision, il y a espoir mais, comme le disait Bob Gainey récemment, il ne faut pas se faire trop d'illusions»

Carbo s'impatiente

L'entraîneur Guy Carbonneau commence à trouver lui aussi que le temps presse. «Je vais commencer avec l'équipe que j'ai et mes trios sont faits. Mais j'ai toujours une place pour lui. Sauf que je ne sais pas jusqu'où on peut attendre. S'il décide de venir jouer à Montréal le 1er décembre On a vu avec Selanne et Niedermayer ce que ça a donné. Tu ne peux pas prendre trois ou quatre mois à la légère et aider efficacement un club à remporter la Coupe Stanley.»

Il se fait déjà tard dans le cas Sundin, aux dires de Carbo. «Je peux comprendre comment il se sent. Mais nous sommes déjà en septembre. Moi, après chaque saison à la fin de ma carrière, je me donnais un mois de vacances et après je m'entraînais deux ou trois fois par semaine au cas où. Arrivé au mois d'août, j'avais des fourmis dans les jambes, j'avais hâte de recommencer. S'il n'est pas prêt psychologiquement en ce moment»

L'entraîneur du Canadien aimerait voir la LNH fixer une date limite de retour au jeu pour tous les joueurs qui, comme Sundin, ou encore avant lui Niedermayer et Selanne, voudraient s'accorder une période de repos supplémentaire en début de saison. «Niedermayer a recommencé à jouer à Noël l'an dernier et il a gagné quoi, trois ou quatre millions? Alors je peux comprendre. Mais la Ligue doit se pencher là-dessus comme elle a réglé le cas des joueurs autonomes avec compensation qui rataient parfois le camp d'entraînement avant de signer leur contrat.»

On devrait enfin connaître le dénouement de ce dossier sous peu.