La dernière fois qu'on lui avait parlé, début juillet, Martin Lapointe affichait une belle sérénité. Personne ne lui avait encore offert de travail, mais la saison des joueurs autonomes débutait à peine. Il était convaincu que sa carrière dans la Ligue nationale de hockey n'était pas terminée.

La dernière fois qu'on lui avait parlé, début juillet, Martin Lapointe affichait une belle sérénité. Personne ne lui avait encore offert de travail, mais la saison des joueurs autonomes débutait à peine. Il était convaincu que sa carrière dans la Ligue nationale de hockey n'était pas terminée.

Il s'efforce toujours d'aborder la vie avec la même attitude, mais on sent, au bout du fil, que sa confiance n'est plus aussi solide.

À moins de deux semaines de l'ouverture des camps d'entraînement, il ne sait toujours pas où il s'en va.

"J'ai eu des pourparlers avec différentes équipes, mais il n'y a encore rien de concret", avouait l'attaquant de presque 35 ans, hier matin.

"C'est sûr que je suis confiant. Mais tant et aussi longtemps que je n'aurai pas signé mon contrat, il est difficile de demeurer confiant à 100 %."

Ottawa intéressé

Selon le bruit qui court, les Sénateurs d'Ottawa seraient toujours intéressés à lui tendre une perche.

On se demande toutefois comment Bryan Murray pourrait l'intégrer à son équipe, sachant qu'il compte déjà 13 ou 14 attaquants du calibre de la LNH sous contrat.

"Si les Sénateurs déposaient une offre, je serais très heureux", dit celui qui a été témoin de la déconfiture complète de l'équipe, le printemps dernier.

"Tout ça, c'est du passé. Ils ont toujours misé sur un très bon noyau de joueurs et je crois qu'ils ont apporté les changements nécessaires pour tourner la page sur la saison dernière."

Lapointe n'était pas utilisé à outrance par Murray, le printemps dernier. C'est à peine s'il passait plus de 10 minutes par match sur la patinoire.

Il trouvait néanmoins qu'on l'envoyait dans la mêlée au bon moment. Il appréciait entre autres ses présences lors des attaques massives.

"Je n'ai jamais été un très grand vendeur, mais je sais que je peux emmener du leadership dans un vestiaire. Je peux donner l'exemple sur la glace comme à l'extérieur. Je donne toujours le meilleur de moi-même, je suis un vrai gars d'équipe. Ce ne sont pas des caractéristiques très faciles à trouver", insiste-t-il.

"Je connais mes capacités, aussi. Je sais que je ne serai jamais un marqueur de 50 buts, mais je peux toujours en inscrire entre 15 et 20 avec l'effort. Je n'ai pas le talent de Dany Heatley ou celui de Jason Spezza, mais je travaille."

Au moins neuf matches

Martin Lapointe a fait ses débuts dans la LNH durant la saison 1991-1992. En plus de remporter la coupe Stanley à deux occasions, il a trouvé le moyen de disputer 991 parties en saison régulière avec les Red Wings de Détroit, les Bruins de Boston, les Blackhawks de Chicago et les Sénateurs.

Par orgueil, il voudrait avoir la chance d'en jouer au moins neuf de plus pour prendre sa retraite au sein du club sélect des 1000 parties en carrière.

C'est pourquoi le temps commence à manquer, dans plusieurs sens du terme.

"J'ai quatre enfants, je dois penser à eux, dit-il. Ma femme aurait bien voulu qu'on s'installe avant le début de la saison, aussi. Avec la réalité de la nouvelle Ligue nationale, il faudra s'y habituer."

sstlaurent@ledroit.com