Montrer ses biceps, se trémousser comme un ver de terre ou esquisser des pas de danse endiablés: nombre de joueurs de tennis ponctuent leurs victoires d'un geste ou d'un rituel particulier, une signature.

Très répandu dans le football, où les buteurs aiment entretenir une marque de fabrique, les gestes «signature» font florès dans le tennis. Et chacun déploie des trésors d'imagination pour saluer le public de façon originale.

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A l'image du fantasque Écossais Andy Murray, exhibant son biceps gonflé à une foule en pleine ferveur, comme après ses succès à New York face au Français Michaël Llodra et à l'Autrichien Jurgen Melzer.

Dans un style plus féminin et moins bestial, la Russe Maria Sharapova expédie elle des bisous aux quatre coins du court. Très glamour.

Les Français Gaël Monfils et Jo-Wilfried Tsonga, le Russe Mikhail Youzhny (forfait à New York) mais surtout le Tchèque Radek Stepanek font indiscutablement partie du lot des originaux.

Monfils, comme pris de spasmes après sa victoire face à l'Argentin David Nalbandian au troisième tour, s'est mis à danser en faisant des claquettes matinées de hip-hop. A moins que cela soit l'inverse.

Youzhny, absent à l'US Open, n'a pas vraiment la «dancing attitude». C'est un soldat qui a gagné une bataille. Il pose sa raquette sur la tête et salue la foule d'un salut militaire. Martial, le Russe.

Tsonga, lui, laisse éclater sa joie en sautillant et en désignant son dos avec les pouces, bras pliés, comme si «TSONGA» était écrit en gros sur son tee-shirt. Un geste popularisé en Australie, où il avait atteint la finale en arrivant -presque- de nulle part.

Brevet

Quant à Stepanek, il faut attendre les grandes occasions, les matches vraiment spéciaux, pour le voir s'affaler et se tortiller sur le court tel un ver de terre. Évidemment, personne n'y a eu droit après sa cinglante défaite en trois sets face à Roger Federer au troisième tour...

Depuis longtemps, l'Australien Lleyton Hewitt, ex N.1 mondial, est connu pour sa signature. Il a pris l'habitude de ponctuer ses points importants en pliant sa main vers son front.

Mais une polémique est née au début de l'année. Car c'est en réalité Niclas Kroon, joueur suédois des années 80, qui a inventé le salut en le surnommant «Vicht», («c'est sûr», en argot suédois). Un signe ensuite repris par son compatriote Mats Wilander, qui s'était mis à l'utiliser durant ses rencontres.

Or, Hewitt, double vainqueur en Grand Chelem (US Open 2001 et Wimbledon 2002), a annoncé le lancement de sa propre collection en reprenant un logo correspondant au célèbre «Vitch». La bataille fait donc rage entre les deux clans pour les droits du logo.

Un incident qui pourrait en inciter plus d'un et plus d'une à breveter leur signature !