Les deux soeurs Williams, Venus l'aînée et Serena la cadette, sont inséparables cet été: finalistes à Wimbledon et médaillées d'or olympique à Pékin en double, les voilà qui se retrouvent en quart de finale de l'US Open, mercredi, après avoir rivalisé de facilité.

«Cela aurait été la finale rêvée des Américains», résume la Française Séverine Brémond, balayée par Serena en 8e de finale (6-2, 6-2) pendant que Venus expédiait la Polonaise Agnieszka Radwanska, tête de série N.9, 6-1, 6-3.

Mais le court Arthur-Ashe se délectera quand même de ce quart explosif, 17e affrontement fratricide du nom (égalité 8 à 8 pour l'instant). «Classique» et «unique», les deux mots que Serena utilisent pour qualifier ce tête à tête.

A New York, les Williams, qui déjà inscrit quatre fois le nom de la famille sur le trophée (Serena 1999, 2002 et Venus 2000, 2001), ont surtout brillé par leur aisance à écraser leurs adversaires sans aucun ménagement.

Serena a concédé quatorze jeux aux quatre filles qu'elle a rencontrées, soit en moyenne trois et demi par match, alors que son aînée en a concédé un de plus. «Au moins, là je gagne», s'est amusée Serena, qui n'a été breakée qu'une

seule fois dans le tournoi et qui a perdu la dernière rencontre en date entre les sisters, en juillet en finale de Wimbledon.

«Nous retrouver si tôt, ça craint (it sucks), a tranché Serena. En demi-finale, ça aurait été mieux, il y en aurait eu une en finale.»

Coup pour coup

«Je sens que je peux gagner ce tournoi si je joue mon meilleur tennis, je vais essayer de faire comme si j'avais n'importe quelle autre joueuse du circuit en face de moi», assure la cadette (26 ans, 28 ans à Venus).

Celle des deux qui éliminera sa soeur aura en tout cas encore plus envie d'aller au bout et de gagner le tournoi. Pour l'honneur de la famille.

Il y a toutefois quelque chose qui sépare les deux soeurs. En effet, seule Serena peut devenir N.1 mondiale à l'issue du tournoi. Même une victoire de Venus ne lui assurera pas la place d'Ana Ivanovic. Par contre, un troisième succès de Serena et le titre de Première dame du tennis lui reviendrait.

Le public new-yorkais a raison de s'attendre à un duel de cogneuses, même si Venus s'est découverte une passion pour le filet. «J'aimerais bien volleyer comme elle, remarque d'ailleurs Serena, qui s'en amuse aussi: «C'est pour ça que je joue en double avec elle...»

A Wimbledon, les soeurs s'étaient rendues coup pour coup, avec des services flirtant avec les 200 km/h. Mercredi, il n'en sera pas autrement.