Le Serbe Novak Djokovic, très sérieusement malmené par l'immense Croate Marin Cilic, s'est fait une belle frayeur au troisième tour de l'US Open dimanche à New York et a dû puiser dans ses réserves et maîtriser ses nerfs pour remporter une bataille de quatre heures.

Finaliste à New York l'an passé et vainqueur de l'Open d'Australie cette année, Djokovic, l'a emporté en quatre sets 6-7 (6/8), 7-5, 6-4, 7-6 (7/0).

Il est tombé sur un os. Un grand (1,98 m) et tendre (19 ans) garçon, tête de série N.30, mais un sacré client qui lui a donné des sueurs froides, à ne jamais vouloir s'avouer vaincu.

À l'image du dernier set, complètement renversant. À 2-2, Djokovic fait le break et part pour le gain du match. Du moins pense-t-on. Car le Croate, récent vainqueur du tournoi de New Haven, débreake immédiatement. Sur le jeu suivant, Djokovic refait le break sur une double faute de Cilic. À 4-3 service à suivre, c'en est maintenant fini du valeureux Croate. Que non !

Le grand échalas sauve en effet deux balles de match à 5-4 sur le service de Djokovic, avant de le breaker... Les deux jeunes hommes s'en vont au tie break dans une folie indescriptible, une ambiance électrique.

Que ce fut dur pour le Serbe de 21 ans jusqu'à ce jeu décisif, où ses nerfs lui permirent de prendre le dessus sur l'adolescent Cilic (7/0), que l'on reverra probablement d'ici peu avec son service dévastateur (19 aces, 80% de points gagnés sur son premier service, 219 km/h pour le plus rapide).

«Merci d'être restés si tard, a dit le Serbe à la foule quand la rencontre s'est terminée à 00H45 locales. J'ai eu un match très difficile, j'étais sur la défensive trop souvent et si j'avais perdu, Cilic aurait mérité sa victoire. Il a très bien servi. Ce joueur va bientôt faire partie du Top 10.»

«Mentalement, j'ai été fort sur la fin, a-t-il aussi indiqué. Ce match restera extrêmement important pour moi au plan mental.»

Toupet étonnant

Djokovic, N.3 mondial derrière Rafael Nadal et Roger Federer, affrontera l'Espagnol Tommy Robredo en 8e de finale. «Encore un adversaire de qualité, a-t-il réagi. Cela va dépendre si je suis frais physiquement et mentalement.»

La rencontre, palpitante car pleine de rebondissements malgré un rythme haché par les nombreuses erreurs des deux protagonistes, s'est résumée à un festival de balles de break (23 au total, dont 13 pour Djokovic) et une cascade de fautes directes (110 au total, dont 65 pour Cilic).

Les deux hommes ont échangé des «briques» pendant l'essentiel de la partie, certains échanges dépassant les 30 coups, avec toutefois quelques montées au filet inspirées, domaine où le Serbe a été supérieur à son rival croate.

De Cilic, il faut retenir ce refus de courber l'échine et un toupet étonnant. Dans le jeu décisif de la première manche, Djokovic mène 6 à 5. Il a une balle de set, la manque. Cilic lui plante un ace pour mener 7 à 6 et un revers décroisé le long de la ligne pour lui souffler le gain de la manche.

Même topo dans le troisième set. Djokovic se procure deux balles de break pour mener 3 jeux à 0. Cilic les efface, revient à 2-1. Et breake Djokovic dans la foulée alors que celui menait 40-0... Cilic, qui aurait pu prendre l'ascendant à ce moment, perdra sa mise en jeu dans la foulée. Un match fou.