Plusieurs athlètes se contenteraient d'une septième place à leurs premiers Jeux olympiques, surtout avoir passé les derniers mois à soigner leurs blessures. Pas Frazer Will.

Si le petit judoka montréalais – 5 pieds 1 pouce – est quelque peu déçu de sa septième place, c'est qu'il a raté sa chance de remporter la première médaille canadienne aux Jeux olympiques de Pékin.

À son quatrième combat de la journée, il tenait son adversaire au bout de ses bras. Il n'avait qu'à le ramener par terre sur le dos afin de le vaincre et d'obtenir un combat pour la médaille de bronze. Mais son adversaire s'est dégagé durant sa chute et le combat a continué. Il s'est finalement terminé à l'avantage de l'Ouzbèque Rishod Sobirov, qui a ensuite gagné l'une des médailles de bronze du tournoi de judo chez les 60 kilos.

«Je pensais l'avoir battu. Je suis déçu car j'ai perdu un combat facile, un combat que j'aurais dû gagner. Au moins, j'ai atteint mon objectif de terminer parmi les huit premiers. Sauf qu'aux Jeux olympiques, on en veut toujours plus», dit Frazer Will, un athlète originaire d'une petite ville de 500 habitants en Saskatchewan mais qui réside et s'entraîne à Montréal depuis le début des années 2000.

Son entraîneur Nicolas Gill est satisfait de la performance de son protégé. Un peu surpris, même. «C'est un bon résultat dans les circonstances. Je ne m'attendais pas vraiment à ce que Frazer se rende aussi loin. Il a passé les derniers mois à soigner plusieurs blessures et il n'a pas pu s'entraîner beaucoup. Son manque d'entraînement l'a rattrapé dans son dernier combat», dit le double médaillé olympique.

Le tournoi olympique a commencé difficilement pour Frazer Will, qui affrontait le champion mondial en titre, le Néerlandais Ruben Houkes, à son premier combat. Malgré tous les efforts du petit judoka montréalais, la logique a été respectée. Le Canadien a ensuite gagné ses deux premiers combats de repêchage avant de subir une défaite fatale contre Rishod Sobirov. S'il avait vaincu Sobirov, il aurait disputé un dernier combat pour une médaille de bronze.

Hargneux et compétitif sur le tatami, souriant et sympathique dans la vie, Frazer Will a commencé le judo sur le tard à 14 ans, par l'intermédiaire d'un ami. «Mais comme j'avais deux grands frères, j'ai toujours dû me défendre», dit-il en riant.

À 26 ans, Frazer Will participait à ses premiers Jeux olympiques à Pékin. Il pourrait représenter un espoir de médaille aux Jeux de Londres en 2012 s'il parvient à éviter les blessures. «Frazer est présentement dans ses meilleures années comme judoka, dit Nicolas Gill. Comme il a commencé tard, il continue de s'améliorer. Il faut cependant que son corps tienne le coup. Il a été blessé au genou et au cou cette année, et le judo est un sport très dur physiquement.»