On invite souvent le professionnel-hôte d'un tournoi à disputer l'épreuve. On s'attend à ce qu'il soit poli et courtois avec tous les golfeurs inscrits et qu'il cède gentiment la place après les deux premières rondes.

Après un premier parcours de 74 sur les allées du club St-Raphaël, on s'attendait à ce que Carlo Blanchard agisse ainsi à l'Omnium de Montréal, qui offre 200 000 $ en bourse, le plus prestigieux tournoi du circuit canadien.

Mais le gaucher mijotait d'autres plans.

Il a réussi trois birdies d'affilée en début de ronde vendredi, a remis une carte de 66 et son total de 140 lui permet de disputer les deux rondes du week-end. Cinq autres Québécois ont fait 141 ou mieux pour mériter aussi de disputer les deux derniers parcours.

«Je me suis dit que si Greg Norman était capable de faire la barbe aux jeunes à l'Omnium britannique et terminer au quatrième rang, je devrais sûrement être capable de jouer suffisamment bien pour me qualifier sur mon propre terrain. Nous avons après tout le même âge», a dit Blanchard en admettant s'être inspiré du grand joueur australien.

«Je me sens bien au dessus de la balle. Je n'ai jamais réussi un tel pointage des tertres arrière sur ce terrain. Et j'aurais pu faire mieux car j'ai commis deux bogeys. Mais sept birdies, ça se prend bien.»

Rob Oppenheim, qui avait déjà obtenu une troisième place à l'Omnium de Montréal en 2006, a ramené une carte de 65 après un premier parcours de 66. Il domine le débat après 36 trous. Son total de 131 lui donne une priorité d'un coup sur quatre autres golfeurs, Ryan Thornberry, George Bradford, Derek Gillespie, d'Oshawa en Ontario, et Barrett Jarusch, d'Edmonton.

«J'ai joué du grand golf. Nous venons de connaître deux excellentes journées. Les verts sont en très belle condition. De la façon dont les gars jouent, je n'ai pas le choix si je veux demeurer dans la course, il me faudra continuer de faire des birdies. J'en ai obtenu sept aujourd'hui», a mentionné Oppenheim.

Oppenheim, un Américain du Massachusetts, a décidé de concentrer son attention au circuit canadien et il entend bien y disputer toutes les épreuves d'ici la fin du calendrier.

«Ce fut une année difficile pour moi l'an dernier. J'ai évolué sur tous les circuits en Amérique du Nord. Ce fut une mauvaise décision. Aujourd'hui, j'ai sauvé plusieurs normales en calant des roulés de cinq ou six pieds et j'ai calé une approche pour un eagle au huitième.»

Le Californien Thornberry est demeuré lui aussi au plus fort de la course quand il est rentré au pavillon après avoir joué 67. Son total de 133 le place à neuf sous le par.

«J'ai logé mon deuxième coup à six pouces de la coupe au 10e trou, mon premier de la journée. Je me disais que c'était là la bonne façon d'entreprendre ma journée. Mais je savais qu'il me fallait bien faire. Il y a encore beaucoup de birdies sur ce terrain.»

Bradford, auteur d'un 65 en premier parcours, a joué 68 vendredi.

«Mon jeu du tertre au vert a été très solide, a dit l'Américain. J'ai raté beaucoup trop de courts roulés. C'est un peu frustrant.»

Gillespie a joué 66 en deuxième parcours et Jarusch y est allé de la meilleure ronde de la journée, soit 64.

Le Canadien Mike Mezei, de Lethbridge en Alberta, est à 134 après un deuxième parcours de 66.

«J'ai réalisé beaucoup de bonnes choses sur le parcours. Mon jeu a été très solide aujourd'hui. En fait tout va bien pour moi depuis quelque temps. J'avais raté la qualification à mes quatre premiers tournois de la saison, mais là je viens de disputer les rondes du week-end lors de mes sept derniers tournois.»

La journée a été faste pour plusieurs golfeurs québécois dans des conditions de jeu idéales».

Yohann Benson, à 138, Kevin Senécal à trois sous le par, Keven Fortin-Simard et Dave Kelly à deux sous le par et Julien Trudeau à 141, ont tous mérité une place pour le week-end.

Benson, qui a pris part à l'Omnium des États-Unis cette saison, a ramené une carte de 68 vendredi, qui le laissait à quatre sous le par.

Benson, qui nourrit toujours de grandes ambitions pour la fin de saison, a mentionné qu'il s'en voulait un peu parce qu'il aurait pu faire mieux.

«J'ai beaucoup mieux frappé la balle qu'hier (jeudi). Je me suis retrouvé souvent à moins de six pieds. J'ai tout de même obtenu cinq birdies. J'ai commis deux bogeys. Au 16e trou, j'ai mal frappé mon coup de départ. Au deuxième, je m'en voulais parce que j'ai mis trop d'effet rétro à mon deuxième coup et ma balle a quitté le vert pour se retrouver tout au bas de la pente devant le vert.»

Senécal, auteur d'un 68 en première ronde, semblait devoir connaître un bon deuxième parcours. Il avait retranché deux coups à la normale à l'aller vendredi et on croyait qu'il était prêt à talonner les meneurs. Mails il a joué 38 au retour pour compléter sa ronde à 71 la normale, qui le laissait à 139, trois sous la normale.

«J'avais bien commencé ma ronde, mais ça s'est mal terminé, a-t-il confié. J'ai commis des bogeys aux 15e et 16e trous. J'ai raté un court roulé au 16e et j'ai eu un mauvais coup de départ au trou suivant.

«Il me faudra deux rondes sous les 70 si je veux bien m'en tirer au cours de la fin de semaine. Il me faudra surtout bien jouer sur les verts. C'est toujours là que ça se passe. C'est comme cela que le tournoi s'est gagné de toute façon.»

Kelly était enchanté de sa performance, lui qui a joué 68 en deuxième parcours.

«Je n'ai jamais aussi bien frappé la balle, a-t-il dit. J'ai atteint 17 verts en coups réglementaires. Je ne sais pas combien de roulés de moins de 12 pieds j'ai ratés, mais mon élan n'a jamais été aussi bon.»

Fortin-Simard a joué 72 après un premier parcours de 68. Il a terminé sa ronde avec un birdie après s'être retrouvé dans l'herbe longue.

«J'ai connu des hauts et des bas toute la journée. C'est difficile d'expliquer ce qui s'est vraiment passé.»

Martin Plante, de Blainville, pouvait espérer se classer pour les deux rondes du week-end, mais il n'a jamais pu se mettre en branle vendredi et n'a pu faire mieux que 77.

«Ce n'est pas la fin du monde, a-t-il dit. Je reviendrai l'an prochain.»