Le Suisse Roger Federer, tête de série N.2, s'est qualifié dans un fauteuil pour le 2e tour de l'US Open mardi, pour des premiers pas new-yorkais bien plus assurés que ceux de son rival Rafael Nadal.

L'ancien N.1 mondial, toute récemment dépossédé par Nadal de cette place qu'il avait occupée 237 semaines consécutives, a juste eu besoin d'une heure et 22 minutes pour infliger un cuisant 6-3, 6-0, 6-3 à l'Argentin Maximo Gonzalez, certes modeste 118e joueur mondial. «Cela m'enlève pas mal de pression car, avec ces débuts, je sais un peu mieux où j'en suis», a confié le Suisse.

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Lundi, Nadal avait lui lutté trois heures pour battre en trois sets (dont deux tie breaks) l'Allemand Bjorn Phau, 136e mondial issu des qualifications.

Federer, en quête d'une cinquième couronne d'affilée sur les courts new-yorkais et surtout d'un premier titre en Grand Chelem cette saison après avoir été barré en demi-finale de l'Open d'Australie par le Serbe Novak Djokovic puis en finale de Roland-Garros et de Wimbledon par Nadal, s'est dit «inspiré» par sa médaille d'or olympique du double tout juste glanée à Pékin.

«Cela a vraiment été un moment spécial pour moi, a-t-il dit, j'en ai encore des frissons quand j'y repense. Cela m'a remis dans un meilleur état d'esprit pour la suite de la saison, d'autant que j'étais très déçu de ma tournée américaine et que mon élimination aux JO en simple m'avait fait un peu mal.»

Le Suisse aux douze titres du Grand Chelem, vêtu d'une élégante tenue gris-beige, a d'abord été accroché à 3-3 dans le premier set avant de passer aux choses sérieuses et de marquer dix jeux consécutifs pour mener 6-3, 6-0, 1-1... Avec 74% de premiers services réussis, 15 aces et seulement 20 fautes directes, Federer a rendu une copie relativement propre et de bon augure.

«Plus agressif»

«C'était un bon match de ma part, a-t-il jugé. D'autant que je ne connaissais pas mon adversaire, je ne l'avais même jamais vu... Je trouve que j'ai bien servi, que j'ai bien bougé sur le court pour un premier match, mes réflexes étaient bons et j'ai bien retourné aussi.»

«Je dois essayer de jouer plus agressif sur dur, a ajouté la tête de série N.2. Et de ce côté-là, c'était pas mal aujourd'hui, même si j'ai raté quelques volées et que je n'ai pas toujours joué près des lignes, ce qui lui a laissé du temps.»

Au deuxième tour, le Bâlois rencontrera le Brésilien Thiago Alves, un joueur issu des qualifications classé 137e mondial. «J'ai vu quelques points de lui sur un écran, comme ça en passant. Cela aurait plus facile pour moi de rejouer (le Chilien) Capdeville, que j'avais éliminé ici l'an dernier au 2e tour.»

Federer, 27 ans, qui n'a remporté que deux tournois cette saison (Estoril et Halle) et s'est incliné quatre fois en finale (quatre fois face à Nadal, qu'il n'a d'ailleurs encore jamais battu cette année) doit montrer à New York que 2008 n'est pas son +anus horribilis+. Et pas non plus la fin d'une ère.

Le Suisse est en tout cas ravi de ne pas avoir perdu la cote auprès des New-Yorkais. «Même si je ne suis plus N.1 mondial, les fans sont toujours avec moi. Cela m'a pris du temps de conquérir les Américains mais maintenant je suis dans leur coeur, ils me l'ont prouvé ce soir (mardi). J'ai encore plus besoin d'eux depuis que je ne suis plus N.1, et ils sont là.»