Souffrant d'un cancer des testicules diagnostiqué juste avant de s'envoler pour Pékin, le nageur américain Eric Shanteau sert malgré lui d'exemple pour ses compatriotes inspirés par son courage.

Qualifié pour le 200 m brasse début juillet à Omaha, Shanteau, 24 ans, avait tu dans le Nebraska le mal découvert une semaine avant le début des sélections.

Les médecins l'avaient alors autorisé à reporter le traitement pour qu'il participe à ses premiers JO. Le mal avait en effet été décelé suffisamment tôt pour permettre des soins post-olympiques sans altérer les chances de succès.

Évidemment à l'annonce de la nouvelle, ses compatriotes avaient été sous le choc. Mais l'attitude positive du nageur du Texas a vite rejailli sur le moral de l'équipe.

«Pour avoir perdu ma grand-mère d'un cancer, je sais que ce n'est pas une bataille facile. Mais je sais aussi que son rêve était de nager aux JO et c'est bien qu'il le fasse», a expliqué Michael Phelps, le prodige des bassins.

«Il est positif, il est heureux d'être là et nous lui apportons tous notre soutien comme nous le pouvons. Il ne paraît pas atteint et se comporte normalement,» a commenté Phelps, qui partage le même appartement dans le village olympique.

Lance Armstrong en exemple

Même son de cloche du côté du dossiste, Aaron Peirsol, le double champion olympique à Athènes (100 et 200 m): «Eric nous a inspiré de plusieurs façons. La manière dont il gère (la maladie) nous permet de mettre tout cela en perspective. Nous avons pris un peu de recul et réalisé qu'il n'y avait pas que la natation dans la vie».

«A côté de quelqu'un qui lutte contre le cancer, les JO paraissent soudain petits», a ajouté le capitaine Brendan Hansen, favori du 100 m brasse après avoir raté sa qualification sur 200 m brasse alors qu'il était l'un des prétendants au titre.

Shanteau, lui même, s'est montré très digne lors de la conférence de presse préolympique jeudi dans le centre de presse principal du Parc olympique.

«Cela a été facile de rester concentré. Généralement lorsqu'on participe à ce genre d'événement, on se met une pression énorme. Là, je relativise en me disant qu'il y a plus important», a-t-il expliqué.

Et pour résister et se déclarer aujourd'hui «persuadé de (sa) guérison», il puise sa force dans un autre champion, passé par la même épreuve.

«Ce qui m'inspire ? C'est facile: Lance Armstrong ! J'ai lu son histoire avant même que je sois diagnostiqué. Quand vous voyez ce qu'il a fait après le diagnostic et le traitement, vous ne pouvez qu'être inspiré.»