Après avoir salué son retour au jeu avec une interception vendredi soir, Matthieu Proulx pourrait de nouveau avoir à se contenter du rôle de spectateur lors de la visite des Tiger-Cats de Hamilton, jeudi soir, au Stade Percival-Molson.

La séance d'entraînement de mardi venait à peine de commencer lorsque le maraudeur des Alouettes a ressenti une douleur à une cuisse en courant, la même où il s'était blessé dans les derniers instants du match préparatoire du 19 juin à Winnipeg et qui lui a fait rater quatre semaines.

Après être demeuré assis dans une voiturette, loin de l'action, pendant tout le reste de la séance d'entraînement, l'ancien porte-couleurs du Rouge et Or de l'Université Laval s'est présenté devant les médias. Et ses commentaires résumaient très bien toute la frustration que ressent Proulx, lui dont les blessures semblent vouloir mettre un frein à la progression de sa carrière.

«Il y a des choses que l'on contrôle dans la vie, et d'autres que l'on ne contrôle pas et, malheureusement, ça c'en est une. C'est un disque qui saute, je le sais, a lancé le vétéran de quatre saisons dans la Ligue canadienne, toutes avec les Alouettes.

«J'ai l'impression que j'aime le football, mais que le football ne m'aime pas. Même qu'il me hait des fois!, a ajouté Proulx, visiblement déprimé. Il n'y a pas grand chose à dire de plus.»

L'athlète de 27 ans ignorait la gravité de la blessure lorsqu'il s'est adressé aux représentants des médias, mardi, et il espérait que le temps fasse rapidement son oeuvre.

«Pour l'instant, c'est encore trop tôt pour dire si je pourrai jouer ou non jeudi. On va évaluer la situation quand on aura permis à ma jambe de se reposer un peu, a précisé Proulx. J'ai pris congé d'entraînement parce que ça ne donnait rien de demeurer sur le terrain. Si jamais je suis en santé, c'est sûr que je vais jouer. Mais c'est ce qu'on va évaluer tantôt.»

Proulx, dont le poste régulier est déjà menacé si jamais Etienne Boulay rentrait au bercail lundi prochain, en a manifestement soupé de ses visites fréquentes chez le physiothérapeute. Depuis 2006, il a raté 18 matchs, l'équivalent d'une saison complète, en raison de blessures à une cheville, à une épaule, à une jambe et à un genou.

Ressent-il de la colère devant tant de malchance?

«De la colère? Si j'avais eu la chance de briser quelque chose, je l'aurais sûrement fait!, a rétorqué Proulx.

«Les gens ne peuvent pas s'imaginer combien d'énergie on investit et combien de sacrifices on fait pour se rendre là. Puis, on ne le fait pas pour porter le chandail des Alouettes ou pour dire qu'on évolue chez les professionnels; on le fait parce qu'on aime jouer au football. Chaque fois que je mets les pieds sur un terrain, je trippe. Et quand on m'enlève ce plaisir, je rage. Je rage, a-t-il répété. C'est un bien petit mot pour résumer ma situation.»

Par ailleurs, la séance d'entraînement a été marquée par l'arrivée de deux nouveaux visages dans le champ-arrière défensif de l'équipe, soit Khalil Carter et Rayshaun Kizer.

Carter est attendu avec les Alouettes depuis une semaine, mais son entrée a été retardée à cause d'un examen médical non-concluant. De son côté, Kizer est de retour dans le giron des Alouettes à peine une semaine après avoir été libéré par la formation montréalaise.

L'entraîneur en chef Marc Trestman n'a toutefois pas voulu se commettre sur leurs chances de jouer face aux Tiger-Cats jeudi soir.

Le statut du joueur de ligne offensive Bryan Chiu est également incertain en vue du match de jeudi, lui qui est ennuyé par une blessure à une épaule. Chiu devait subir un examen d'imagerie par résonance magnétique pour déterminer l'ampleur de sa blessure. Le demi de coin Mark Estelle sera probablement tenu à l'écart du jeu, lui aussi dérangé par une blessure à une épaule.