Transféré du FC Barcelone à l'AC Milan, le brillant mais fantasque attaquant brésilien Ronaldinho espère à 28 ans relancer en Italie une carrière en panne depuis deux ans, un défi qu'il pourrait toutefois avoir du mal à relever.

«Quel bonheur ! Je commence une nouvelle vie», a lancé Ronaldo de Assis Moreira, dit Ronaldinho Gaucho au Brésil, mardi soir à Barcelone, radieux après l'annonce de son transfert au club milanais pour quelque 25 millions d'euros, dont 21 millions fixes et 4 variables.

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Attendu mercredi à Milan, l'international brésilien a promis aux tifosi «du travail et pas seulement de la technique», montrant ainsi sa volonté de retrouver dans le club de Silvio Berlusconi le niveau qui lui avait permis de remporter le Ballon d'Or 2005.

Mais après deux années peu convaincantes au Barça, ponctuées de sorties nocturnes fracassantes plus que d'exploits sur le terrain, les spécialistes se demandaient si ce dribbleur et passeur de génie pouvait vraiment remonter la pente.

L'entraîneur brésilien Dunga semble le penser, lui qui a convoqué l'attaquant originaire de Porto Alegre pour les jeux Olympiques de Pékin, alors qu'il était écarté depuis novembre 2007 de la «Seleçao», en raison de sa méforme manifeste.

Et Ronaldinho semble avoir sérieusement repris l'entraînement pendant son récent séjour au Brésil, tandis qu'il attendait des nouvelles de son transfert.

«Je vais arriver en forme à Pékin. J'ai passé beaucoup de temps sans jouer, ce qui ne m'était jamais arrivé. J'ai une grande motivation pour m'entraîner et une grande nostalgie du jeu», avait-il affirmé la semaine dernière à Sao Paulo.

Amateur de «caïpirinhas»

Mais le Barça du nouveau technicien Josep Guardiola, adepte d'entraînements à la baguette, avait renoncé à essayer de remotiver ce multi-millionnaire du football, amateur affiché de samba, de «caïpirinhas» et de beautés brésiliennes ou espagnoles.

La presse espagnole saluait mercredi l'artiste, arrivé en 2003 du Paris Saint-Germain, dont les raids spectaculaires et les coups francs au millimètre avait permis au Barça de Frank Rijkaard de remporter deux Ligas (2005 et 2006) et une Ligue des champions (2006).

Depuis deux ans cependant, et surtout au cours de la dernière saison -désastreuse- c'est comme s'il s'était senti «fatigué de gagner», notait mercredi le quotidien sportif AS au sujet du champion du monde 2002.

Ronaldinho a accepté de réduire de moitié son salaire barcelonais (plus de 7 millions d'euros par an) pour aller à l'AC Milan, un club où il retrouvera son compatriote Kaka, qui s'est réjoui mercredi de son arrivée.

Toutefois, il semble «impossible» qu'il retrouve son niveau d'antan, estimait AS mercredi, rappelant le cas d'un autre attaquant brésilien, Ronaldo, parti à l'AC Milan début 2007 après avoir été écarté par le Real Madrid et qui n'a rien fait depuis.

Ronaldinho a-t-il assez de «forces» pour revenir au premier plan et «ne pas se retrouver avec du bide» et sur la touche, comme Ronaldo ? se demandait le quotidien catalan El Periodico. Réponse au cours des prochains mois.