La censure, le dopage et la pollution de l'air qui menacent les Jeux olympiques de Pékin sont à l'ordre du jour de la dernière réunion entre le président du Comité international olympique Jacques Rogge et des hauts responsables du CIO ce week-end, à une semaine du début des compétitions.

Le CIO et les organisateurs chinois, incapables de tenir leurs promesses sur l'accès à Internet, la liberté des reportages télévisés et la qualité de l'air, sont sous le feu de la critique.

Pour Pékin, les JO sont supposés montrer la Chine comme une puissance pleine d'avenir ouverte sur le monde. Mais de nombreux aspects des Jeux font débat et de possibles menaces terroristes ont justifié un renforcement drastique des mesures de sécurité.

Dernier avatar des problèmes rencontrés dans la préparation des Jeux, le responsable de la commission presse du CIO a dû annoncer cette semaine que le Comité était revenu sur la promesse faite il y a six mois aux journalistes devant couvrir l'événement d'un accès sans restriction à Internet.

Les organisateurs sont également revenus sur des promesses similaires envers les diffuseurs TV au sujet de la couverture en direct et des déplacements des camions satellites.

Arrivé à Pékin jeudi, M. Rogge va probablement devoir faire faces aux questions des journalistes et de membres du CIO sur l'accès à Internet. Les sites Internet d'Amnesty International, les liens sur le Tibet ou les informations sur le massacre de la place Tiananmen en 1989, entre autres, ne sont pas accessibles aux reporters qui couvrent les Jeux.

Côté atmosphère, l'air est toujours aussi peu respirable malgré le retrait de la moitié des voitures de la ville. Les responsables pékinois sont prêts à prendre de nouvelles «mesures d'urgence». Ils pourraient ainsi procéder à la fermeture de 100 usines supplémentaires, ainsi que de 115 autres dans la ville voisine de Tianjin et la province de Hebeï.

M. Rogge a par ailleurs prévenu que les compétitions d'endurance en plein air de plus d'une heure seraient reportées en cas de mauvaise qualité de l'air. L'entraîneur de l'équipe américaine de water polo, Terry Schröder, a indiqué avoir tout de suite remarqué la pollution à son arrivée à Pékin.

«Certains de nos gars ont des problèmes chroniques de respiration et les mettre dans cet environnement est inquiétant, c'est certain», a-t-il dit.

Le comité exécutif du CIO débute une session de deux jours samedi dans un hôtel du centre de Pékin, suivie d'une assemblée générale de trois jours mardi. Il y sera notamment question de la lutte antidopage, présentée par les responsables des Jeux comme la plus rigoureuse et la plus complète de l'histoire du sport. Quelque 4500 contrôles seront effectués pour détecter notamment l'érythropoïétine (EPO) et les hormones de croissance. Certains athlètes seront ciblés et subiront des contrôles hors compétition.

«Tous les athlètes, ceux qui sont propres comme ceux qui ne le sont pas, devraient clairement savoir qu'on ne plaisante pas», a récemment assuré Jacques Rogge à l'Associated Press. «Le CIO fera tout ce qui est humainement possible pour avoir les Jeux les plus propres possibles».

Le CIO pourrait se pencher sur la participation de la sprinteuse grecque Katerina Thanou, qui avait été exclue des Jeux d'Athènes en 2004 après avoir, comme son compatriote Costas Kenteris, manqué un contrôle à la veille de la cérémonie d'ouverture. Ils avaient été suspendus deux ans.

Thanou, 33 ans, fait partie de la délégation grecque pour les Jeux de Pékin, mais le CIO a fait savoir qu'il étudierait son cas pour déterminer si elle a le droit de concourir.