Avec Yao Ming, la Chine avait commencé à rêver d'une médaille lors de «ses» Jeux de Pékin mais la Lituanie a fait prévaloir la logique (94-68) mercredi en quarts de finale du tournoi de basket-ball.

Qui de mieux que la Lituanie, futur adversaire de l'Espagne en demi-finale, pour doucher l'enthousiasme du public chinois, plutôt enclin à sous-estimer le rapport de force de ce quart de finale?

Certes, la Lituanie n'est qu'un petit pays de 3,5 millions d'habitants. Minuscule même comparé aux standards chinois. Mais en basket, c'est un géant, demi-finaliste de tous les Jeux depuis son indépendance en 1991 et capable de produire des joueurs majeurs à la pelle.

Comme Sarunas Jasikevicius et Ramundas Siskauskas, en bronze à Sydney en 2000 et qui sont les deux leaders de cette équipe outillée à tous les postes, aussi redoutable à trois points (42% mercredi) que robuste sous les panneaux.

«Si on reste solidaires et concentrés comme aujourd'hui, c'est parfait, a commenté Jasikevicius. Sinon on devient une équipe ordinaire.»

Quatrième à Athènes il y a quatre ans après avoir décroché le bronze en 1992, 1996 et 2000, les Lituaniens ont clairement affiché la reconquête du podium comme objectif.

Mercredi, la Chine l'a appris à ses dépens, incapable de tenir la distance face à l'intensité adverse pour carrément exploser en deuxième mi-temps. «Je crois bien que, cette fois, c'est bel et bien fini, a regretté Yao Ming. C'est dommage car on aurait pu écrire l'histoire. Mais en face c'était très fort.»

Même si sa défaite est la logique, c'est une vraie déception collective pour une équipe au sein de laquelle Yao Ming avait fait d'énormes efforts pour revenir à niveau après sa fracture au pied en février.

La Chine comptait sur l'avantage de jouer à domicile pour faire mieux que ses huitièmes places à Athènes en 2004 et au Mondial 2006. Mais elle reste à sa place, dans le deuxième peloton mondial.

Avec désormais trois joueurs en NBA, la Chine continue pourtant à progresser. «On a réduit l'écart», a estimé Yao Ming. Seulement, construire une équipe de basket compétitive prend du temps. «Et la concurrence est féroce», souligne Jasikevicius.