Commentaire de Marc entendu la semaine dernière à son championnat du club, après un autre bon coup de fer: «Mes lunettes de mesure (télémètre) ont vraiment amélioré mon jeu. Par exemple, quand je frappe un coup d'approche, je sais qu'exactement 112 verges me séparent du fanion, et qu'il y a quatre verges entre le trou et la frise. Et en plus, ma mémoire musculaire enregistre l'élan de cocheur requis pour 112 verges.»

Les télémètres apparaissent de plus en plus dans les sacs de pros et d'amateurs comme lui. Il en existe deux types: à laser et à GPS.

Ceux à GPS ressemblent à un cellulaire. Ils ne fonctionnent que sur les terrains déjà arpentés à cette fin. On télécharge par clé USB leurs données, pour les transférer ensuite dans le télémètre. Le gadget indique en temps réel la distance qui le sépare des fosses de sable, obstacles d'eau et du vert (avant, milieu et arrière).

Principaux avantages: le GPS est précis, rapide d'utilisation et il indique même la distance pour les coups à l'aveuglette. Principaux désavantages: il ne fonctionne que sur les terrains déjà arpentés, et il ne donne pas d'information sur la position du fanion.

Les télémètres à laser ressemblent quant à eux à des jumelles. On vise la cible. Un faisceau est envoyé puis retourné. Le temps écoulé est enregistré et traduit en distance. Des modèles sont plus puissants que d'autres et les plus sophistiqués captent les réflecteurs que certains clubs placent sur leurs fanions. Certains considèrent même les pentes pour calculer la distance.

Principaux avantages: on peut les utiliser sur tous les parcours, et surtout, on peut viser les fanions pour obtenir une distance précise des coups d'approche. Principaux désavantages: on ne peut mesurer les coups à l'aveuglette, il faut prendre chaque fois la distance manuellement, et il faut bien viser pour éviter les risques d'erreur humaine.

GPS ou laser? Les avis sont partagés auprès des pros. Certains, comme Nathalie Gulbis et Peter Jacobson, endossent le GPS. D'autres, comme Sergio Garcia, optent pour le laser. Mais il semble que le laser profite davantage aux bons joueurs, en leur donnant la distance exacte au fanion. Quant aux intermédiaires et débutants, ils apprécieront la facilité d'utilisation du GPS, et joueront aussi plus vite. Pour le reste, viser le milieu du vert est déjà un bon début.

Légal au Québec

Les télémètres sont illégaux sur les principaux circuits professionnels, y compris la PGÀ et la CPGA. Idem pour les tournois amateurs de l'Association royale de golf du Canada. Toutefois, les pros peuvent les utiliser en ronde d'exercice. Une fois le tournoi commencé, leur livret de distance est si précis que le télémètre ne leur servirait plus à grand-chose.

Certains circuits adoptent toutefois des règles locales pour les permettre. C'est le cas du circuit professionnel québécois depuis l'année dernière. Et le cas des circuits amateurs québécois cette année.

«Certains résistaient à l'idée, admet Jean-Pierre Beaulieu, directeur général de Golf Québec. Pour les convaincre, je leur ai rappelé que cinq provinces canadiennes les acceptaient, et que la vitesse de jeu s'améliorerait. Les puristes ont accepté. Après tout, si on est rendu avec des bois en titane, pourquoi ne pas profiter aussi des lasers?»

Seule exception, les télémètres au laser qui calculent les pentes restent illégaux.

Toute cette technologie a un prix. Il faut débourser en moyenne entre 200$ et 500$ pour un télémètre. L'investissement profitera surtout aux bons joueurs. Ceux qui savent au moins approximativement quelle distance parcourt leur balle avec différents bâtons. Avis aux fauchés: «Les règles permettent de demander une distance à son partenaire ou son adversaire, rappelle Jean-Pierre Beaulieu. Mais certains sont un peu gênés de le faire.»