L'Américain Michael Phelps a superbement lancé sa campagne olympique en ajoutant un incroyable record du monde à son titre sur 400 m 4 nages lors de la première finale de natation, dimanche matin à Pékin.

Pour les premières finales de l'histoire disputées en matinée, Phelps, qui chasse l'histoire et les sept titres olympiques de son compatriote Mark Spitz à Munich en 1972, a enfilé sa première breloque d'or. Et avec la manière!

Comme attendu, son seul rival a été le temps et son précédent record du monde (4:05.25).

Sous les yeux du président américain George W. Bush, présent en matinée dans le «Cube», Phelps a abaissé son meilleur chrono de près d'une seconde et demie (4:03.84).

Seuls le Hongrois Laszlo Cseh (4:06.16), record d'Europe, et l'Américain Ryan Lochte (4:08.09) ont fait un temps illusion.

«La course était chargée en émotions. Je n'étais pas très heureux de voir qu'on était tous les trois groupés au virage à 200 mètres. J'ai forcé sur ma brasse, mais pour le crawl, ça a été une pure dose d'adrénaline», a expliqué le prodige de 23 ans.

Dernier 400 4 nages pour Phelps?

Sans doute lassé par le manque de concurrence, Phelps a peut-être disputé son dernier 400 m 4 nages. «Si tout va bien, je ne devrais donc plus m'aligner sur cette course (...) C'est l'une des plus dures et j'aimerais m'essayer sur d'autres courses», a révélé le nageur.

En soirée, il a poursuivi son marathon, en se qualifiant sans forcer pour les demi-finales du 200 m libre, avec le 4e temps général et le 2e de sa série.

Le Suisse Dominik Meichtry pourra se vanter d'avoir battu le maître des bassins.

Nullement gênée par le réveil matinal, l'Australienne Stephanie Rice a elle aussi établi un record du monde.

Sur 400 m 4 nages, la médaillée de bronze des Mondiaux-2007, 20 ans, a repris le bien que lui avait dérobé fin juin l'Américaine Katie Hoff.

En 4 min 29 sec 45, l'Australienne, partie comme une «bombe», s'est imposée face à la Zimbabwéenne Kirsty Coventry (4:29.89) et à Hoff, larguée (4:31.71).

Sur 400 m libre, le Sud-Coréen Park Tae-hwan est devenu le premier nageur champion olympique de son pays. Avec un chrono de 3 min 41 sec 86, qui fait de lui le deuxième performeur de tous les temps derrière l'Australien Ian Thorpe (3:40.08), le champion du monde en titre a dominé le surprenant Chinois Zhang Lin (3:42.44), et l'Américain Larsen Jensen, quatrième aux JO d'Athènes en 2004 (3:42.78).

Torres, 41 ans et médaillée

Enfin, le relais féminin néerlandais, composé d'Inge Dekker, Ranomi Kromowidjojo, Femke Heemskerk et Marleen Veldhuis, a progressé de deux places par rapport à Athènes-2004 en devançant les Etats-Unis et l'Australie pour un podium inversé par rapport à Athènes.

Dans l'équipe américaine, Dara Torres a conclu, à 41 ans, le relais pour obtenir une médaille olympique 24 ans après son premier titre olympique (1984 à Los Angeles).

Et puis en soirée, le «Cube» a tremblé de coups de tonnerre, venus du ciel mais aussi des bassins.

La Française Laure Manaudou s'est mal engagée dans la défense de son titre olympique du 400 m libre avec le huitième et dernier temps des finalistes (4:04.93). L'Italienne Federica Pellegrini (4:02.19), l'Australienne Rebecca Adlington (4:02.24) et l'Américaine Katie Hoff (4:03.71) devraient se jeter sur le podium.

La soirée s'est achevée par des séries du relais 4x100 m libre messieurs en boulet de canon, avec trois équipes B sous le record du monde.

Les Américains, sans Phelps et Lezak, ont frappé les premiers (3:12.23), améliorant leur record du monde (3:12.46), avec les Australiens dans leur sillage (3:12.41).

Dès la course suivante, les Français, sans Alain Bernard, détenteur du record du monde, ont répliqué (3:12.36). Frédérick Bousquet a conclu ce relais avec le 100 m libre le plus rapide de l'histoire (46.63). Ce chrono ne sera toutefois jamais considéré comme un record du monde, car réalisé «lancé».