Arrivé à Tottenham en octobre, Juande Ramos a fait sa révolution cet été, recrutant ses joueurs, mettant en place son système de jeu et sa mentalité, avec désormais l'ambition de porter le club vers les sommets.

White Hart Lane est en ébullition. Dimanche, après l'écrasante victoire des Spurs sur l'AS Roma (5-0) en amical, les supporteurs londoniens n'avaient qu'une hâte : que la Premier League débute enfin pour que leur équipe fétiche y reproduise ce qu'elle a montré lors des matches amicaux de pré-saison.

Ils sont en effet convaincus que cette saison peut être, enfin, celle du renouveau pour Tottenham. Et ce renouveau a un nom: Juande Ramos. Le technicien espagnol, 53 ans, poursuit ainsi ses aventures au pays du football. Il a passé la saison dernière à apprendre, calmement, remportant au passage la Coupe de la ligue, premier trophée en neuf saisons pour Tottenham, après avoir sauvé du naufrage un bateau totalement à la dérive (16e à son arrivée, 11e en fin de saison).

Plus que le titre en lui-même, il a surtout montré à tout le monde, supporteurs des Spurs compris, qu'après avoir gagné en Espagne avec Séville, il pouvait aussi gagner en Angleterre, même avec Tottenham.

Les états d'âme de Berbatov

Une fois le passe-droit du succès obtenu, il a alors pu mettre en place sa révolution, avec une priorité: obtenir «ses» joueurs. Exit donc les anciens pensionnaires de Ligue 1, Kaboul, Chimbonda, Tainio et Malbranque, ainsi que Keane, Robinson ou encore Gardner. Ramos a fait le ménage.

Il a ensuite choisi ceux qui ont fait le chemin inverse: David Bentley est venu pour animer le couloir droit avec la précision de ses centres et ses coups de pieds arrêtés, Giovanni Dos Santos pour prendre le couloir gauche avec ses dribbles et sa vitesse, Luka Modric pour orchestrer le jeu depuis le milieu et Heurelho Gomes pour apporter son expérience dans les buts.

Les Spurs, qui affrontent Middlesbrough samedi pour la 1re journée, font peur parce que leurs nouvelles recrues se sont parfaitement et rapidement intégrées, parce que leur attaquant Darren Bent a inscrit 13 buts en 7 matches amicaux, parce que leur défense est solide et parce que, enfin, tout semble en place pour une bonne saison.

Tout pourrait donc être parfait pour les Spurs s'il n'y avait pas les états d'âme de Dimitar Berbatov. Le génial attaquant bulgare veut quitter Tottenham pour jouer la Ligue des champions. Il rêve de Manchester United et son coeur n'est plus à White Hart Lane.

Si aucune solution n'est trouvée, «Berba» restera, à contre-coeur. Cela pourrait forcément avoir une incidence sur la saison des Spurs. On a vu des révolutions échouer pour moins que ça.