Pendant les deux premiers quarts, on avait un match de basket. Même que les Australiens commençaient un peu à faire les frais, à prendre ce genre d'assurance béton qui définit souvent les bonnes équipes. Mais pour battre la Redeem Team, il ne faut pas seulement être bon; il faut être très bon pendant quatre quarts.

Les Australiens auront donc été bons - même que c'était seulement 25-24 USA après le premier quart - mais pas au point de surprendre les Américains, qui ont remporté, hier, ce match des quarts de finale par la marque de 116-85.

Ça veut dire que les Américains ne sont plus qu'à deux matchs de la perfection, et à deux matchs d'une médaille d'or, un exploit qui leur échappe depuis les Jeux de Sydney, en 2000. Prochaine étape: demain en demi-finale, contre des Argentins qui ont vaincu les Grecs, hier, par la marque de 80-78.

On ne sait trop ce que les cerveaux de Las Vegas pensent des chances de l'Argentine, mais vu d'ici, ces chances sont assez minces. Hier, les Australiens ont offert une bonne opposition mais ils se sont quand même fait sortir du court par 31 points!

C'est ça qui est ça, comme dirait Charles Barkley.

On a souvent parlé de cette équipe américaine comme d'une équipe presque parfaite, capable d'ouvrir les valves rien qu'en claquant des doigts. Une autre preuve: cette formidable poussée de 14-0 en revenant de la pause. Les Australiens, qui y croyaient encore à ce moment-là, sont rapidement revenus sur terre.

Cette fois, c'est Kobe qui aura été le meneur de jeu. La star des Lakers de Los Angeles s'est offert un petit match de 25 points, mais c'est surtout son assurance et ses qualités de meneur qui ont permis aux Américains de calmer un peu ces Australiens trop tenaces. Quand Kobe décide qu'il en a assez, ce n'est jamais une bonne nouvelle pour l'autre équipe.

Une fois de plus, on se demande qui va pouvoir arrêter cette formation américaine, qui prend plus en plus des allures de deuxième Dream Team. Les Argentins? Vrai, ils sont les champions en titre de ce tournoi olympique, et ils sont aussi ceux qui ont vaincu les Américains lors des demi-finales de 2004 aux Jeux d'Athènes.

Mais devons-nous rappeler combien ces Américains ont bien peu à voir avec ceux qui titubaient avec nonchalance à Athènes? De toute évidence, la formation américaine de Pékin est un peu plus sérieuse.

Pendant que les Américains poursuivaient leur marche sur la route de la rédemption, l'équipe chinoise s'écrasait ou, en fait, se faisait écraser (littéralement) par des Lituaniens physiques au possible, qui n'ont pas hésité à brasser Yao Ming, l'autre idole du peuple chinois.

C'est sans doute là l'une des deux grandes déceptions pour les fans chinois: après avoir vu Liu Xang abdiquer, ils ont vu Yao Ming incapable de résoudre le mystère des joueurs lituaniens, qui se sont souvent mis à deux et à trois pour le freiner.

Après tout, peut-être que les Lituaniens ont tout compris: pour arrêter l'équipe chinoise, suffit d'arrêter Yao Ming.

Mais pour arrêter les Américains, on arrête qui? La réponse à cette question nous semble un peu moins simple...