Les États-Unis, pour la troisième fois en quatre éditions olympiques, ont remporté jeudi à Pékin la médaille d'or, en battant un Brésil (1-0 a.p.) décidément maudit, puisqu'il subissait là sa troisième défaite en autant de finales consécutives dans les tournois majeurs (JO et Coupe du monde).

Si les Américains dédaignent le «soccer», les Américaines, elles, l'adorent, avec un palmarès inégalé comptant désormais trois titres de championnes olympiques et deux du monde. De quoi forger de l'expérience et s'armer de réalisme face à la puissance montante du soccer féminin.

Montante, mais qui trébuche à chaque fois sur la dernière marche. Les Brésiliennes avaient pourtant balayé ces mêmes Américaines 4-0 en demi-finale du dernier Mondial, et assommé 4-1 les doubles championnes du monde allemandes (finalement médaille de bronze) lundi dans le dernier carré des Jeux.

Mais un but de Lloyd dans la prolongation (96), sur une frappe depuis l'entrée de la surface au rebond vicieux, a enterré le rêve des «Meninas» (Demoiselles d'honneur) de doter le foot brésilien de son premier titre olympique.

Malgré Marta

Les garçons avaient montré le mauvais exemple mardi, giflés par les Argentins en demi-finale (3-0). Les filles auront été plus valeureuses, volontaires, mais au pays du Roi Pelé, présent en tribunes, l'argent ou le bronze footballistique ne vaut pas un real. Les regrets seront d'autant plus aiguisés qu'elles ont eu le contrôle du jeu.

Marta, meilleure joueuse Fifa 2006 et 2007 et en passe de détrôner l'Américaine retraitée Mia Hamm de son statut de meilleure joueuse de l'histoire, a tout tenté pour percer la forteresse US, se créant la meilleure occasion à la 71e, lorsqu'elle tirait à bout portant sur la gardienne à l'issue d'un slalom dans la surface. Mais le gant de Solo s'interposait.

Des raids solitaires, des frappes lointaines, des déviations, des centres ajustés, invariablement, l'attaquante sud-américaine et sa comparse Cristiane se heurtaient à la défense US et à son dernier rempart, quand elles ne tiraient pas dans le ciel.

Le repli et la défense en bloc prônés par la sélectionneuse des États-Unis, la Suédoise Pia Sundhage, ont prouvé toute leur efficacité, à défaut de séduire dans le jeu. Car côté américain, pas grand-chose à signaler, les attaquantes Hucles et Rodriguez étant sevrées de ballons exploitables. La faute notamment à Boxx et Lloyd, chargées de l'animation offensive, trop imprécises et étouffées par Formiga et Ester dans l'entre-jeu.

Restait le coup d'éclat individuel. Les Américaines, à défaut de s'approcher des cages de Barbara, ont tenté leur chance à mi-distance. Et à ce jeu-là, Lloyd a su se faire pardonner.