Le Jamaïcain Usain Bolt a sans doute écrasé le sprint pour un bon moment avec son doublé 100-200 m agrémenté des records du monde sur la piste olympique de Pékin.

Quels sont maintenant les défis qui s'offrent à lui ?

Quelle fin de saison ?

Son agent Ricky Simms avait déjà tout planifié. Après les jeux, le programme post-olympique l'emmène sur le 100 m de Zurich, le 29 août, le 200 m de Lausanne, le 2 septembre, et le 100 m de Bruxelles, le 5 septembre. A priori, rien de changera. Trois occasions de revoir le phénomène cette saison.

Quel temps peut-il viser sur 100 ?

L'évidence est que son record du monde de la finale olympique (9.69) ne représente pas sa valeur. Après s'être relevé à 30 m de ligne, Bolt a écarté les bras pour fêter sa victoire avant même de franchir la ligne.

Selon le Directeur de l'Institut de recherches biomédicale et d'épidémiologie du sport (IRMES) à Paris, Jean-François Toussaint, et d'autres experts, le Jamaïcain peut encore gagner un dixième de seconde s'il pousse son effort jusqu'au bout, voire atteindre les 9 sec 55. Et en imaginant que la course ait lieu en altitude et avec un vent régulier de deux mètres...

Quelles peuvent être ses motivations sur 200 m ?

Il est le meilleur de l'histoire sur le demi-tour de piste. Et sûrement pour très longtemps. Sa course de Pékin (19.30) l'a prouvé. Le seul adversaire était le retraité américain Michael Johnson, l'ex détenteur du record du monde (19.32). Il l'a dominé à 12 ans d'écart. Gagner un titre mondial l'an prochain ? A priori une formalité maintenant. Récidiver aux JO-2012 de Londres ? Certainement d'autant qu'il n'aura que 26 ans. Ou alors se faire plaisir sur la distance de son «coeur» comme il l'appelle.

Que vaut-il sur 400 m ?

C'est peut être LE grand défi de Bolt. Tous les spécialistes s'accordent. Il peut faire de grandes performances sur le tour de piste, malgré son record personnel au-dessus des 45 secondes (45.28) et s'attaquer au record du monde actuellement détenu par Michael Johnson (43.18).

«Il peut être un coureur de grande classe sur 400 m. Quant à savoir s'il peut battre le gars actuel, ce n'est pas sûr. Plus la distance est longue, plus il y a d'éléments qui entrent en compte comme l'endurance et la force. Il peut être sous les 43 secondes», estime «MJ».

Bert Cameron, le Jamaïcain ancien champion du monde du 400 m et aujourd'hui entraîneur des Jamaïcains, abonde: «Il le fera en 2014. Il me l'a promis. Et il fera 42.5», tranche-t-il. Mais la vraie réponse viendra de lui. Aura-t-il envie de s'infliger de longues et éprouvantes séances de travail pour parfaire son endurance. De cette volonté dépend certainement la réponse.