Ils valent des dizaines de millions de dollars, ils dégagent une aura de superstar, mais ils ne sont pas invincibles pour autant.

Jadis le symbole de l'excellence du basket américain, les millionnaires du Dream Team connaissent des moments difficiles depuis quelques années. Depuis leur médaille d'or aux Jeux de Sydney en 2000, les Américains n'ont pas gagné un tournoi international d'envergure.

Malgré leur disette, les vedettes de la NBA sont toujours aussi populaires sur la scène internationale. Surtout à quelques jours du duel tant attendu contre l'équipe nationale chinoise de Yao Ming, qui aura lieu demain soir (dimanche 10h15 au Québec) au Gymnase olympique de basketball de Pékin.

«Ce soir-là, nous allons vivre pleinement l'expérience olympique. Nous allons vraiment ressentir ce qui signifie jouer pour son pays», dit l'entraîneur du Dream Team Mike Krzyzewski, lui aussi une célébrité du basket. Surnommé Coach K, il a mené l'Université Duke à trois championnats universitaires depuis 1980. Même s'il a toujours résisté à l'appel de la NBA, il a accepté d'entraîner le Dream Team aux Jeux de Pékin.

Comme les Chinois n'ont jamais battu les Américains depuis 1992, ces derniers partent largement favoris en vue du match de dimanche. Mais en vieux routier du basket, Mike Krzyzewski se méfie de son premier adversaire. «J'aime l'équipe chinoise, dit-il. Les Chinois ont un bon système de jeu. Ils sont plus grands que nous, mais nous sommes plus rapides. Ce sera un honneur de jouer notre premier match du tournoi contre eux.»

Dimanche, les yeux des amateurs de basket du monde entier seront rivés sur les millionnaires de la NBA - ceux s'alignant pour le Dream Team, mais aussi la vedette de l'équipe chinoise, Yao Ming. Le centre des Rockets de Houston a porté le drapeau de la Chine hier. «Les Chinois sont chanceux de compter sur Yao Ming, dit Mike Krzyzewski. Les Jeux de Pékin ne pourraient espérer un meilleur visage pour représenter le Chine.»

À Pékin, le Dream Team ne se méfiera pas seulement de Yao Ming et ses coéquipiers. Depuis leur sixième position aux Championnats du monde en 2002, les Américains ont perdu aux mains des Grecs, des Argentins, des Lituaniens, des Espagnols et des Croates - cinq équipes qui participeront au tournoi olympique de Pékin. «Toutes nos adversaires seront dangereux si nous ne jouons pas du bon basket», dit l'attaquant vedette LeBron James, des Cavaliers de Cleveland.

Les Américains devront aussi s'adapter aux règles du basket international - les matchs sont plus courts, la ligne des trois points plus rapprochée et les arbitres moins permissifs sur certaines fautes tolérées dans la NBA. «Nous devrons diversifier notre attaque, pas seulement nous fier à nos grands joueurs habiles près du panier, dit l'attaquant Chris Bosh, des Raptors de Toronto. Nous devrons aussi être efficaces en défensive. Nous devrons arrêter nos adversaires si nous voulons gagner.»

À Pékin, le Dream Team - surnommé le Redeem Team - veut d'abord et avant tout redonner au basket américain ses lettres de noblesse en décrochant l'or. Mais l'entraîneur Mike Krzyzewski a aussi un deuxième objectif en tête. Un objectif qui n'a rien de sportif: rapprocher la Chine et les États-Unis grâce au basket. «Le sport peut faire changer les choses, dit-il. Aux États-Unis, le basket a contribué à réduire les inégalités raciales. J'aime le fait que les Chinois et les Américains sont des passionnés de basket. Peut-être qu'en cherchant davantage, on trouvera d'autres choses qui nous unissent.»