C'était comme dans le bon vieux temps. Voilà que se trouvait Daniel Igali, une feuille d'érable sur le chandail, avec son grand sourire éclatant durant une activité de l'équipe canadienne olympique, plus tôt cette semaine au village des athlètes.

L'ancien lutteur de Surrey, en Colombie-Britannique, qui avait gagné le coeur de bien des Canadiens quand il a embrassé l'unifolié après avoir remporté l'or aux Jeux olympiques de Sydney, est de retour aux Jeux d'été. Sauf que cette fois, il ne dispute aucune épreuve et il ne fait pas partie de l'équipe canadienne.

Igali, qui a pris sa retraite après les Jeux d'Athènes, il y a quatre ans, a travaillé au cours de la dernière année comme entraîneur au Nigeria. Deux de ses athlètes, Wilson Siewari et Amarachi Obiajunwa, prennent part aux Jeux de Pékin.

«C'est très plaisant de travailler avec de jeunes athlètes», a dit Igali, qui s'est présenté à la cérémonie du drapeau du Canada au village des athlètes, mercredi. «J'ai toujours eu le sentiment que mes entraîneurs sont ceux qui avaient eu la plus grande influence sur moi, alors ça me semblait une profession honorable et une chose honorable à faire.»

Honorable? Oui. Facile? Non.

Après avoir fait partie d'un programme de lutte au Canada, où les athlètes profitent d'équipements, d'installations et d'entraîneurs de première qualité, Igali a dû s'ajuster au contexte au Nigeria, où tenter de trouver une certaine stabilité constitue son plus grand défi.

«Tu ne sais qu'à la dernière minute si tu vas aller à un tournoi ou non, a-t-il expliqué. Le financement est un gros problème. Il y a toujours un climat général d'incertitude.»

Igali a raconté que ses lutteurs s'étaient entraînés en Corée avant de se rendre à Pékin mais à leur arrivée, ils ont dû rester seuls dans le village pendant trois jours parce qu'il a fallu tout ce temps pour que leur entraîneur obtienne son accréditation. Chose qui ne serait jamais arrivée quand Igali luttait pour le Canada.

«C'est différent, a souligné Igali. Mais c'est le Nigeria. C'est une mentalité différente.»

Igali se dit fébrile à l'idée d'être à Pékin pour les JO, mais il reconnaît qu'il vit des sensations très différentes comme entraîneur.

«Quand tu ne disputes pas les épreuves, tu ne peux pas contrôler autant les événements, a-t-il noté. Si un de tes athlètes est en lice, tu es essentiellement là pour l'encourager. Tu cries jusqu'à ce que tu aies la voix enrouée, et toutes sortes de choses te sortent de la bouche.»