Parti à la conquête du Tour de France, le cyclisme italien, le plus puissant du monde, est reparti tête basse et vaguement honteux d'avoir vu se dissiper l'illusion provoquée durant quelques étapes par Riccardo Ricco.

À l'image du départ de Ricco entre les gendarmes, c'est tout un cyclisme qui a raté son Tour. Ses trois victoires d'étape dans la première moitié de l'épreuve, deux pour Riccardo Ricco et une pour Leonardo Piepoli, se sont dégonflées comme autant de baudruches.

Les deux compères ont été licenciés par leur équipe, «pour violation du code éthique». Même si Piepoli risque de laisser son nom au palmarès, son succès à Hautacam est à jamais entaché.

Tous deux doivent comparaître cette semaine mercredi devant le comité olympique de leur pays (CONI). A charge pour le CONI de clarifier leurs cas, voire remonter au Giro pour Ricco.

L'Italien, qui a été contrôlé positif à un produit sophistiqué -décelé pour la première fois par un laboratoire antidopage-, s'était classé deuxième de la course rose. Sans être inquiété bien que les spécialistes italiens aient soupçonné une tricherie. Un mois et demi plus tard, Ricco est tombé d'encore plus haut.

Cunego au courage

Le discrédit qui accompagne désormais l'héritier autoproclamé de Marco Pantani -référence sujette à caution- a éclipsé le bilan de ses compatriotes. Fort de 21 coureurs au départ, le cyclisme italien n'a ramené que les succès des deux ex-coureurs de la Saunier Duval.

Son premier représentant, Vincenzo Nibali, s'est classé 20e à Paris, une amélioration certes par rapport au bilan désastreux de l'année passée (Bruseghin 41e).

Son leader théorique, Damiano Cunego, a eu le malheur de tomber en fin de Tour, jeudi, sur la route de Saint-Etienne qu'il a ralliée avec un grand courage. Mais, au matin de son abandon, il figurait déjà loin, à la 14e place.

Dimanche, le petit prince du cyclisme italien, a fait contre mauvaise fortune bon coeur: «Je suis remonté hier (samedi) sur le vélo. Certes, j'aurais préféré arriver à Paris et terminer le Tour mais, contre la malchance, on ne peut rien faire.» Et Cunego de se projeter vers les JO: «J'ai encore presque deux semaines pour bien travailler. Je ne pense pas que j'aurai des problèmes.»

À Pékin, l'Italie récupèrera une équipe de haut niveau avec son chef de file, Paolo Bettini, qui avait choisi de faire l'impasse sur le Tour.

Tenant des titres olympique et mondial, le Toscan est monté en puissance au cours du mois de juillet (victoire d'étape au Tour de Wallonie). Avec lui, la «Squadra» a sans doute un bel été devant elle.