C'est incontournable : à tous les Jeux olympiques, un sac de bébelles attend chaque journaliste à son arrivée dans la ville hôtesse. C'est une tentative soft de soudoyer les médias et une belle façon pour un chroniqueur pas trop exigeant de se monter une collection de tapis de souris et de t-shirts trop petits.

À Pékin, on a remis aux journalistes quelques bidules qui ne sont pas complètement inutiles, comme ce mini-ventilateur qu'on branche sur la prise USB de son ordinateur, pratique pour les journées chaudes au bassin olympique ou au Nid d'oiseau (évidemment, je l'oublie systématiquement).

Mais le machin le plus utile est un appareil parfaitement banal : le réveille-matin. Pratiquement plus utile que l'ordinateur sur lequel j'écris ces lignes, en fait. Sans ce petit cube blanc qui a fait bip-bip à six heures et demie ce matin, je dormirais probablement encore d'un profond sommeil, même s'il est présentement près de trois heures de l'après-midi.

Les Jeux olympiques, c'est fantastique, mais on n'y dort pas beaucoup. Ma moyenne depuis le début de la quinzaine ne doit pas dépasser les quatre heures et demie par nuit. Une seule fois ai-je réussi à aligner sept heures consécutives de sommeil : c'était ça ou le rapatriement sanitaire tellement j'étais crevé.

Les JO sont un marathon que l'on court au rythme des sprinters. On gaspille des heures entières à voyager entre les sites de compétition, on attend une éternité et demie que les athlètes se pointent dans la zone d'entrevues, on procrastine parce que le décalage de 12 heures joue en notre faveur. Et puis, fatalement, il faut écrire, une tâche qui, rendu au milieu de la nuit, vire facilement au combat.

Quand je m'écroule finalement sur mon lit, à deux ou trois heures du matin, le sommeil me trouve immédiatement. Mais il m'abandonne immanquablement trop vite, quand le bip-bip retentit de nouveau sur ma table de nuit. Un autre jour se lève sur le village olympique.