Sur le sommaire de la partie, c'est une victoire. Dans l'esprit des joueurs de l'Impact, c'est un résultat décevant, bien en-deçà de ce que l'équipe aurait dû obtenir. Et c'est un résultat qui pourrait coûter très cher dans cinq jours, quand l'Impact et le Real Esteli FC, du Nicaragua, s'affronteront de nouveau.

Hier soir, contre une équipe à l'exécution souvent approximative, une équipe dont le gardien parfois erratique n'est même pas en mesure d'effectuer les coups de pied de but, l'Impact n'a réussi qu'à marquer une seule fois, retirant un 1-0 de leur dans la Ligue des champions de la CONCACAF.

En conférence de presse, l'entraîneur John Limniatis a noté ce qui, a ses yeux, constituait quelques incongruités dans le travail des arbitres. «Globalement, il y avait beaucoup de situations d'amateurs chez les joueurs en blanc (l'Impact), chez les joueurs en rouge et blanc (Esteli) et chez ceux qui portaient le jaune et noir (les arbitres).»

Puis, il a échappé ce lapsus qui aurait très pu ne pas en être un, dans les circonstances : «Ce n'est pas pour ça que nous avons perdu.» Il s'est repris : «Ce n'est pas pour ça que nous avons mal joué.»

Même si les partisans applaudissaient leur équipe à la fin du match, le résultat laisse planer l'inquiétude. Avec cette courte victoire contre une équipe d'un niveau bien inférieur à celui de l'Impact, l'équipe reste dans l'incertitude la plus complète à l'approche du match retour mardi prochain au Honduras. Un match en Amérique latine, qui, de l'aveu même de Pizzolitto, contient son lot d'inconnu et apportera donc un lot de nervosité.

«Ce n'est pas un bon résultat, surtout pas à la maison, a d'ailleurs réagit Pizzolitto dans ses commentaires en anglais après le match. Nous étions un peu nerveux. A Esteli, si on joue bien défensivement, il n'y a pas de raison pour qu'on ne gagne pas.»

«Une victoire est une victoire, a tout de même relativisé Limniatis. C'est meilleur que ça paraît. Ça force l'adversaire à gagner chez lui. Nous n'avons pas bien joué, mais nous étions la meilleure équipe sur le terrain.»

Il est vrai que le Real Esteli n'a que très rarement semblé du même calibre que l'Impact. Et une équipe qui se campe sur sa position à l'arrière du terrain pour limiter les dégâts n'offre pas le soccer le plus excitant.

L'entraîneur du Real Esteli FC, Otoniel Rivas, se disait déçu de la défaite, mais est convaincu que son équipe peut offrir beaucoup mieux dans le match retour. «Nous n'avons pas montré tout ce dont nous sommes capables», a-t-il assuré.

I.T : Gjertsen, seul marqueur

Est-ce parce la foule a été privée des hymnes nationaux (selon les procédures de la Ligue des champions) que les premières minutes s'écoulèrent dans une terne ambiance proche du silence? On dirait que la foule étudiait le Real Esteli comme l'Impact le faisait.

Joey Gjertsen a inscrit le seul but à la 42e minute sur un jeu lancé par un centre de Leonardo Di Lorenzo. Le ballon a touché un joueur d'Esteli et est revenu vers Gjertsen, qui a aussitôt décoché un tir bas depuis le demi-cercle.

Gjertsen était ainsi récompensé pour deux bonnes chances ratées plus tôt dans la demie, une demie que l'Impact a clairement dominée.

Ce fut plus ardu dans la seconde moitié de la rencontre pour le onze montréalais. Et le gardien Carlos Reynaldo, si chancelant fut-il en première demie, a récupéré tous ses moyens pour bloquer tous les tirs dangereux de l'Impact.

Les 13 034 spectateurs (une salle comble) ont retenu leur souffle à la 74e minute après une rare mauvaise décision de Matt Jordan. Le gardien montréalais a boxé un ballon qu'il aurait aisément pu gober. Cela a résulté en un tir des visiteurs juste au-dessus de la barre transversale.

Sandro Grande, blessé au genou après avoir marché sur une motte du terrain, a été remplacé par Patrick Leduc à la toute fin de la première demie.

Le match retour aura donc lieu mardi prochain au stade Carlos Miranda de Comayagua, au Honduras (le Nicaragua n'a pas de stade répondant aux normes de la FIFA). Ne reste à espérer que le pénible match d'hier ne sera pas le dernier (et le seul) souvenir que les partisans montréalais garderont du passage de leur équipe en Ligue des champions.